C'est officielle, la Mission Patrimoine soutien, en tant que site emblématique, la Maison des Alix. Ayant pour vocation de sauvegarder le patrimoine en péril, cette cinquième édition propose au 18 sites sélectionnés une dotation comprises entre 300 000€ et 500 000€.
La Mission Patrimoine portée par Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture, permettra la restauration de la charpente, de la couverture, de la façade, des huisseries, des vitraux losangés et des sculptures ornementales de ce site emblématique 2022 de la région Centre-Val de Loire.
A l’occasion des Journées européennes du patrimoine 2022, FDJ s’associe à la Fondation du patrimoine pour remettre le 17 septembre ce chèque de soutien au porteur de projet et dévoiler une plaque-souvenir Mission Patrimoine. L’évènement se tiendra en présence du porteur de projet, des élus, des représentants de FDJ, de la Fondation du patrimoine, de l’Etat et des parties prenantes engagées en faveur de la sauvegarde du patrimoine.
L'appel à projets pour 2023 est d'ores et déjà ouvert sur ce site. Que vous soyez propriétaires, associations, communes ou simplement passionnés de patrimoine, vous avez jusqu'au 30 novembre pour déposer candidature.
La Maison des Alix, un patrimoine en danger
Gien est une petite agglomération de 14 500 âmes. La maison d’Alix, propriété de la commune, datant du XVI siècle, située en son cœur, est aussi menacée d’effondrement.
Un intérêt patrimonial certain
Edifiée au XVIe siècle, la maison des Alix, située au cœur de la basse ville de Gien, est la plus ancienne maison de la ville : elle a miraculeusement été épargnée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale.
Son nom proviendrait d’une famille de marchands, ses premiers propriétaires. La façade est composée de briques dont les motifs losangés, réalisés grâce à un temps de cuisson différent des briques. Elles font écho au château d’Anne de Beaujeu qui domine la ville, construit au XVe siècle sur l’ancienne forteresse médiévale.
L’édifice présente aussi quelques éléments sculptés tels que des culots à tête humaine et une moulure ressemblant à des ronces. Au cours du XXe siècle, le rez-de-chaussée de la maison a été occupé par des commerces. En 1995, la municipalité devient propriétaire d’une partie de l’édifice, puis de sa totalité en 2012.
Un projet de valorisation destiné à renforcer l’attractivité de la ville
Cette restauration s’inscrit à la fois dans une démarche de sauvegarde du patrimoine giennois et dans la volonté de renforcer l’attractivité de la ville et du territoire. D’ailleurs la municipalité a inscrit cette action participative dans le cadre de son programme "Action cœur de ville".
La maison restaurée aura vocation à s’insérer dans le parcours patrimonial, culturel et marchand qui existe. Un appel à manifestation d’intérêt est en cours, l’objectif étant de proposer une activité mettant en avant le lieu pour son ouverture au public.
L’état de péril de la maison est acté
Suite à des chutes de brique et béton au printemps 2016, la façade a été étayée et un périmètre de sécurité installé.
La pierre d’Apremont qui compose les parements extérieurs a souffert. En façade, de nombreuses surfaces de pierre ont été détruites. L’escalier extérieur est affecté de plusieurs fissurations verticales.
La maison est affligée d’une déformation structurelle interne. Le tassement des deux principaux poteaux de la maison a fait plonger le point central de la structure, entraînant avec lui de façon convergente tous les planchers vers le bas.
Le mur Nord présente une fissuration aux 1er et 2ème étages. Au vu du descriptif de la Mission du Patrimoine, il semblait urgent de débuter des travaux.
Les travaux à réaliser
Il va falloir restaurer la charpente, la couverture, la façade, les huisseries, les vitraux losangés et les sculptures ornementales.
Le calendrier est fixé. Démarrage des travaux : 1er semestre 2022 (fouilles en cours) Fin des travaux : fin 2023 - début 2024
Les critères de sélection
Après les 18 sites emblématiques pris en charge grâce au loto du patrimoine, d’autres sites, départementaux cette fois, seront choisis cet été. Un par département, qui bénéficieront eux aussi de l’aide et des financements des partenaires d’une opération à laquelle les français se sont attachés.
Un partenariat a été établi par une convention pluriannuelle entre la Fondation du patrimoine, le ministère de la Culture et FDJ, renouvelée en 2021 pour une durée de 4 ans, pour organiser cette opération originale.
Les sites peuvent également bénéficier de collectes de dons et de mécénats sous réserve de leur éligibilité et pour ceux protégés au titre des monuments historiques, de subventions du ministère de la Culture.
Les projets sont sélectionnés par un comité présidé par Stéphane Bern et composé de représentants de la Fondation du patrimoine, de FDJ et du ministère de la Culture. Il se réunit deux fois par an.
18 projets emblématiques du patrimoine des régions de métropole et collectivités d’outre-mer, et 1 projet par département sont retenus chaque année, selon 4 critères principaux :
- L’intérêt patrimonial et culturel,
- L’état de péril,
- La maturité du projet,
- Son impact sur le territoire et le projet de valorisation.
Depuis la première édition en 2018, la Mission Patrimoine a aidé 645 sites pour leurs travaux de restauration, dont 90 projets emblématiques du patrimoine régional et 555 sites départementaux (1 site par département métropolitain et collectivité d’outre-mer).
Aujourd’hui, plus de la moitié (363) sont d’ores et déjà sauvés ou sur le point de l’être : 156 sont terminés et 207 chantiers sont en cours. L’édition 2021 du Loto du Patrimoine a battu un nouveau record en collectant plus de 28 millions d’euros ! Depuis son lancement il a rapporté 100 millions d’euros à la Mission Patrimoine.