Loiret : le maintien du Strange festival à Châtillon-sur-Loire inquiète les communes voisines

Contrairement à d’autres festivals du même type, le Strange festival, organisé depuis 2001 à Châtillon-sur-Loire (Loiret), aura bien lieu, grâce à une jauge réduite. Mais la commune voisine d’Ousson-sur-Loire s’alarme de ce rassemblement.
 

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Alors que les grands événements de musiques actuelles tels que le Printemps de Bourges ou Aucard de Tours ont dû renoncer à leur édition 2020, le Strange Festival de Châtillon-sur-Loire, lui, aura bien lieu. Il est vrai qu’il ne tire dans la même catégorie que les sus-cités même s’il a souvent attiré des noms prestigieux tels que les Ogres de Barback, Mass Hysteria, la rue Kétanou ou les Ramoneurs de menhirs. Cette année encore, la soirée punk rock du vendredi sera portée par Lofofora et celle du samedi orientée rap chanson accueillera 47 TER et Barcella. Avec ces affiches, le festival aurait pu faire le plein soit une jauge de mille spectateurs en temps normal. Mais pour rassurer la préfecture et la mairie, les organisateurs se limitent cette année à 7OO spectateurs par soirée.


Pour obtenir toutes les autorisations et en particulier celle de la préfecture, ils ont mis en place un protocole sanitaire très précis. « Nous avons augmenté la superficie du site, installé en centre-ville depuis l’année dernière, pour délimiter des zones. Dans la zone des concerts, le port du masque sera obligatoire. Nous avons engagé deux vigiles supplémentaires pour faire respecter la consigne. Sur des concerts comme ceux de Lofofora, il est illusoire de penser que les gens ne vont pas se toucher. Ils vont slammer, ils vont pogoter mais ils porteront le masque. Nous avons également supprimé les bars, explique l’un des organisateurs Germain Berton. Il y aura des couloirs de commande et des mange-debout où les gens pourront se rassembler par petits groupes pour consommer en retirant leurs masques. »


Les groupes, de leur côté, bienheureux que des petits festivals soient maintenus, devront renoncer aux stands de merchandising et aux séances de dédicaces. « La vie va se poursuivre avec les masques pendant un moment alors autant repartir sur des petits événements comme ça. Heureusement que la préfecture et la mairie l’ont compris » poursuit Germain Berton.
 

"Un peu irresponsable ?"



La situation est moins bien comprise par certains habitants de la commune voisine d’Ousson-sur-Loire. Le maire Didier Croissant a récemment interpellé son homologue de Châtillon Emmanuel Rat pour s’étonner du maintien de l’événement. « A sa place, je pense que je n’aurais pas donné l’autorisation, explique M.Croissant. On nous interdit de louer notre salle des fêtes, on limite les mariages, on délocalise les réunions du conseil municipal pour imposer des distances physiques et on autorise ces rassemblements… On sait qu’il y aura des risques. A partir d’une certaine heure, quand les gens ont bu il est impossible de faire respecter les consignes. Mes administrés viennent me voir et me demandent si ce n’est pas un peu irresponsable ! »


Le maire de d’Ousson-sur-Loire s’inquiète publiquement de la situation mais il n’ira pas jusqu’à réclamer auprès de la préfecture pour demander l’annulation. « Je n’ai rien contre ce festival qui propose chaque année une belle animation pour les jeunes. C’est juste une question de contexte » conclut Didier Croissant.
 

" On a l'habitude des critiques "



Interpellé à ce sujet par son voisin lors de la dernière réunion de la communauté de communes, le maire de Châtillon-sur-Loire Emmanuel Rat, lui-même touché par coronavirus après le premier tour des élections municipales, estime qu’il n’a aucune raison de s’opposer à un événement validé par la préfecture. « Les organisateurs ont présenté un dossier sérieux et nous soutenons le festival avec une subvention comme chaque année. A Châtillon personne ne se plaint ni ne s’inquiète. J’ai l’habitude des critiques venues d’Ousson-sur-Loire, même avant le virus. Depuis le début, ça fait près de 20 ans qu’ils s’inquiètent, qu’ils ont peur des nuisances et du bruit. Mais pour nous, le Strange Festival est devenu une institution. »


Protégés par leurs masques et leurs bouchons d’oreilles, les organisateurs du festival n’entendront pas les commentaires négatifs. Plus de trente bénévoles s’activent depuis le début de la semaine pour accueillir artistes et festivaliers, comme d’habitude. Enfin presque comme d’habitude. Encore mieux que d’habitude…
 
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