Un député du Loiret interpelle le gouvernement sur le manque chronique d'effectifs de la police à Montargis

A l'Assemblée, le député Jean-Pierre Door a soulevé la question de la perte de 20 fonctionnaires de police en deux ans à Montargis. Entre fatigue chronique et qualité de service diminuée, les syndicats de police attendent toujours des renforts.

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Le Montargois a remporté, en 2019, la triste palme du plus haut taux de criminalité du Loiret. Comme le souligne La République du Centre, 60% des meurtres commis dans le département l'ont été dans la région de Montargis. Un chiffre qui a fait réagir le syndicat Alernative police, qui "tient à souligner la difficulté et la dangerosité du métier de policier sur la CSP" (circonscription de sécurité publique, ndlr) de Montargis.

Cette difficulté est en partie la cause d'un manque notable d'effectifs de police sur la zone de la sous-préfecture. Une situation assez alarmante pour que le député du Loiret Jean-Pierre Door (LR) interpelle le gouvernement sur le sujet à l'Assemblée nationale mardi.

Il a ainsi mis en avant le passage de 98 policiers au commissariat de Montargis le 1er janvier 2019 à 74 aujourd'hui, et ce "alors que le nombre de victimes d'agressions, de cambriolages et le trafic de drogues ont explosé."
 

Des solutions qui fragilisent les interventions


Cette perte de plus de 20 fonctionnaires de police en deux ans a entraîné "la suppression de la BAC de jour, et maintenant la BAC de nuit est en danger", explique Bruno Berger, secrétaire Alternative police dans le Loiret.

"On n'a pas encore inventé les robots dans la police, ironise-t-il. Il y a beaucoup de dépôts de plainte sur le Montargois, et il faut des gens pour traiter les dossiers. On est toujours dans des procédures papier, et il faut un agent derrière chaque dossier."
 
Alors pour compléter les manques d'effectifs, la police de Montargis est obligée d'appeler à l'aide des policiers d'Orléans, "et ce alors qu'ils sont déjà ultra-sollicités là-bas", et à une heure de trajet.
 

Le ministère de l'Intérieur se dit "sensible" à la situation



L'autre solution, c'est de rappeler des policiers censés être en repos. "Sauf que ça entraîne de la fatigue en plus, regrette Bruno Berger, donc plus d'arrêts maladie." Et donc moins d'effectifs et plus de fatigue, dans un bel exemple de cercle vicieux. A cette fatigue, le syndicaliste ajoute "les violences sur fonctionnaires de police", qui sont "bien plus importantes sur le Montargois que sur Orléans".

De son côté, Jean-Pierre Door assure avoir "déjà alerté le gouvernement par écrit, ainsi que la préfecture et la sous-préfecture. Mais la préfecture renvoyait au ministère, et le ministère renvoyait à la préfecture.
 
En guise de réponse à l'Assemblée, la secrétaire d'Etat Sophie Cluzel a assuré que "le ministre de l'Intérieur est sensible à cette situation et que toutes les possibilités d'y affecter de nouveaux policiers sont étudiées". Elle a également mis en avant la création d'un plan national de lutte contre les stupéfiants, ainsi que l'action anti-drogues au niveau départemental.
 

Pas encore de renforts annoncés


Une réponse qui n'a qu'à moitié rassuré le député Jean-Pierre Door : "Je comprends qu'on crée des équipes sur le département, mais il faut des effectifs locaux." Il espère cependant que les autorités vont "enfin prendre en compte" la problématique.

"On veut bien croire à tout ça, précise quant à lui Bruno Berger d'Alternative police. Mais le ministère nous dit toujours : "La problématique est prise en compte", mais les années passent et on n'a pas de renforts". Il note par ailleurs que "des renforts ont été annoncés en janvier pour mars, mais pas pour Orléans et Montargis". La police de Montargis devra encore attendre pour retrouver ses niveaux d'effectifs de 2018. 
 
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