Loiret : un homme et une femme mis en examen dans l'affaire AZF

Les deux individus sont soupçonnés d'être à l'origine des menaces proférées en 2003-2004 contre le réseau ferré français. A l'époque, une femme avait indiqué par téléphone un emplacement aux environs de l'aéroport de Montargis (Loiret) afin d'effectuer une remise de la rançon (qui a échoué).

Un homme et une femme soupçonnés d'être à l'origine des menaces proférées en 2003-2004 contre le réseau ferré français, au nom d'un groupe "AZF" viennent d'être mis en examen, dans cette affaire tombée aux oubliettes.

Ce chef d'entreprise né en 1947 et cette femme née en 1962 sont mis en examen pour "association de malfaiteurs terroristes", ainsi que pour "infraction à la législation sur les explosifs" et "menace de destruction par un moyen dangereux" à chaque fois en relation avec une entreprise terroriste, a-t-on appris samedi de source judiciaire.

Selon une source proche de l'enquête, ils ont tous les deux reconnu les faits au cours de leur garde à vue. Lui a été placé sous mandat de dépôt et elle sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet.

Cette affaire avait connu une avancée inattendue avec trois arrestations menées par la Sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire, dans l'Yonne, le Loiret et la Seine-et-Marne. Le troisième a été relaché.
Ce sont "des signalements remontant à quelques mois" qui ont permis de faire rebondir l'enquête, selon une source proche du dossier, alors que les personnes interpellées s'étaient connues en travaillant dans la même entreprise.


"Suzy" et "Mon gros loup"

Les enquêteurs ont fait un lien entre l'ADN d'un des suspects et celui retrouvé sur le carton contenant la bombe artisanale découverte il y a 14 ans, avait indiqué jeudi dernier une autre source proche du dossier.

Le groupe "AZF" s'était fait connaître lorsqu'il avait affirmé avoir posé une "série de bombes" sur des voies ferrées et menacé de les faire exploser, s'il n'obtenait pas une forte rançon, de 4 millions de dollars et 1 million d'euros.

Sur les indications du groupe, les autorités avaient retrouvé en février 2004, à Folles (Haute-Vienne), un engin explosif sophistiqué placé sous le ballast de la ligne Paris-Toulouse.

Une inspection de 32.500 kilomètres de voies ferrées françaises avait ensuite été réalisée par quelque 10.000 cheminots, sans détecter la moindre anomalie.

L'affaire avait également été marquée par une rocambolesque correspondance, via la rubrique "Messages personnels" du quotidien Libération, entre "Mon gros loup" (AZF) et "Suzy" (police) afin d'organiser la remise d'une rançon.

Le 1er mars, une femme avait indiqué par téléphone un emplacement aux environs de l'aéroport de Montargis (Loiret) où celle-ci devait être larguée par hélicoptère mais la transaction échoua. Après cet échec et la découverte d'une autre bombe sur la ligne Paris-Troyes-Bâle qui, selon le ministère de l'Intérieur, ne correspondait pas aux engins du groupe AZF, celui-ci avait annoncé le 25 mars 2004 la suspension de ses actions.
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