Erwan Coupel est sapeur-pompier à Amilly, près de Montargis. Il est actuellement en mission humanitaire à Haïti afin de porter assistance à la population à la suite du séisme de magnitude 7,2 survenu le 14 août dernier. Il rentrera en France le 2 septembre.
Des routes dévastées, une pauvreté extrême, un accès difficile aux soins ou même à l'eau potable : c'est le paysage du sud d'Haïti, où un séisme a causé près de 2200 morts le 14 août dernier. Pour soulager les populations sur place et pallier le manque d'infrastructures, des dizaines de professionnels bénévoles engagés par des associations et des ONG internationales se sont rendus sur place en mission humanitaire. C'est le cas d'Erwan Coupel, 26 ans, sapeur-pompier d'Amilly, près de Montargis. Pompier professionnel depuis 2 ans à Melun, en Seine-et-Marne, il a aussi été pompier volontaire à Montargis pendant 3 ans et vit toujours dans le Loiret.
Deux semaines au bord du gouffre
Pendant deux semaines, Erwan Coupel a rejoint la première mission de l'association Aide Action Internationale Pompiers (AAIP), qui vient en aide aux populations en cas d'urgence en France et dans le monde. Présente au Liban, en Indonésieet aux Philippines, l'AAIP est déjà intervenue plusieurs fois en Haïti, notamment lors du précédent séisme de 2010. Pompier depuis ses 18 ans, Erwan Coupel est bénévole pour l'AAIP et responsable de l'antenne de Melun pour l'association où sa propre mère, infirimière, s'est aussi portée volontaire pour porter secours aux Haïtiens.
La première mission des 11 volontaires de l'AAIP et de deux autres associations, PUI et PMH, est de se rendre dans les campagnes isolées et d'évaluer les dégâts et les besoins locaux. Comme l'explique Erwan Coupel, les grandes ONG restent généralement dans les grandes villes et les régions très peuplées, comme à Port-au-Prince dévastée par le séisme. Il revient donc aux plus petites équipes de se rendre dans les zones reculées, notamment dans l'arrondissement des Cayes où se trouve l'épicentre de la catastrophe. A Dory, près de la petite ville de Maniche, les bénévoles se sont retrouvés "les seuls à être allés là-bas depuis le tremblement de terre".
En effet, sur place, la situation est très précaire et les bénévoles ont été témoins de la pauvreté extrême des habitants dont les maisons ont été rasées par la catastrophe. Certains hameaux sont tellement inaccessibles qu'une partie de l'association a dû faire transiter 8 kilos de nourriture et de médicaments à dos de mulet pour pouvoir leur prêter assistance. "Des gens font 4 heures de route avec des fractures ouvertes, ça donne des infections dingues", témoigne le pompier. A plusieurs heures de 4x4 de l'hôpital le plus proche, la moindre entaille peut déboucher sur une infection, voire sur la mort du patient.
Une course coûteuse pour sauver des vies
Pour faire face aux cas les plus critiques, les bénévoles, parmi lesquels on compte trois infirmières, deux médecins et six secouristes, ont installé un dispensaire capable de recevoir 150 à 200 personnes par jour. Armés de 170 kilos de médicaments et d'une unité de potabilisation capable de purifier 3000 litres d'eau par jour, les bénévoles ont travaillé à flux tendu au cours des deux semaines qu'a duré leur mission.
Dans la zone où les bénévoles de l'AAIP ont travaillé, 550 personnes ont été blessées et une vingtaine ont été tuées, tout le monde ou presque a perdu quelqu'un, et les survivants dorment à la belle étoile ou dans les ruines de leurs maisons. Le tout dans un contexte difficile qui mêle pauvreté, instabilité politique (encore plus depuis l'assassinat du président Jovel Moïse le 7 juillet), mais aussi des trafics et une insécurité entretenue par les gangs locaux.
Mais si les idées, les bonnes volontés et les compétences ne manquent pas, l'argent, lui, sera bien le nerf de cette guerre contre la mort. Les premiers bénévoles de l'AAIP, dont Erwan Coupel, rentreront en France le 2 septembre, et un appel aux dons (qui seront défiscalisés) a déjà été lancé pour financer une partie de la prochaine mission. Entre le billet d'avion, les médicaments et le matériel, il faut compter entre 6 et 8000 euros pour maintenir sur place une équipe de trois personnes pendant 15 jours. Trop peu pour sauver tout le monde, mais assez pour faire une très grosse différence pour les survivants.
Particuliers, entreprises, organismes et collectivités peuvent faire un don en cliquant sur ce lien ou en envoyant un chèque libellé à l’ordre de AAIP adressé à Erwan Coupel, appt 65, 80 Rue papelard, 45200 Amilly