"Il y aura des images qui reviendront" : le témoignage de deux pompiers du Cher envoyés en renfort à Beyrouth

Charlotte Fève et André Thierry, deux pompiers du Cher, reviennent d'une semaine au sein des brigades de pompiers dépêchés au Liban. 

Ils sont partis à plus de 4000 kilomètres de chez eux, porter secours à une population touchée par un drame. Charlotte Fève et André Thierry, deux pompiers du Cher, ont fait partie du convoi dépêché par les Pompiers de l'Urgence internationale (PUI) au coeur de la capitale du Liban. Dans la soirée du 4 août, une double explosion de plus de 2700 tonnes de nitrate d'ammonium a ravagé la capitale, Beyrouth. 

"Ce qui m'a marquée..."


"L'image qui me restera, ce sont les silos, je vais penser à ça quand je penserai à Beyrouth. Et c'est vrai, cette solidarité qu'il y a entre le peuple libanais, aussi" estime André Thierry

"Moi, ce qui m'a le plus marquée en arrivant, c'est tous ces gens le balai à la main, qui remettaient Beyrouth en ordre. Je ne m'imaginais pas qu'autant de gens se remettraient tout de suite en route pour faire avancer le pays, témoigne Charlotte Fève, qui était pour la première fois envoyée en mission avec le PUI. Au sein de l'équipe se mélangent vieux et jeunes, expérimentés et novices. "Vous nous avez vraiment porté" remercie Charlotte Fève. Son collègue a 40 ans de service, et derrière lui les drames de Madagascar, Haïti, les Philippines... "C'est un esprit de groupe. On les aide, on leur explique ce qu'il en est. On leur dit comment il faut rester discipliné sur un chantier, qu'on ne mangera pas forcément tout le temps... Bon là on a eu de la chance, on a eu des WC ! J'ai expliqué à Charlotte à quoi elle devait s'attendre" renchérit André Thierry. 
 

"On a formé une vraie équipe"


La mission a été un peu différente de ce qu'imaginait la jeune femme. "On était à 3 jours de l'explosion, je pensais qu'on allait être débordés de blessés, mais ça a été très bien géré par les hôpitaux. On s'est mis à disposition des pompiers pour les aider à aller rechercher les corps. On s'est vite rendus compte qu'avec l'ampleur de l'explosion, on allait avoir du mal à retrouver des vivants...On pourrait se dire que ça ne sert à rien, mais c'est très important pour faire son deuil.'

Les chiens emmenés par les pompiers français ont été d'une grande aide, pour retrouver les corps bloqués sous les décombres. Dont les dépouilles de 4 pompiers libanais. "J'ai aussi été touché par l'abattement des pompiers là-bas. Ils ont perdu 10 gars et c'est très dur, ils n'ont plus de caserne, livre André Thierry, qui a lui-même déjà perdu des camarades dans le Val d'Oise. Les acteurs avec lesquels on est intervenus sur le terrain, on a formé une vraie équipe et ça, ça reste" Une nouvelle mission pour ces pompiers maintenant : reprendre le cours de leur vie. "Il faut se dire qu'on a vécu ça, et le passé c'est le passé. Il y aura des images qui reviendront, positives et négatives. On est des humains."

Le  reportage de Céline Durchon et Guillaume Soudat : 

 
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