Ayant publié la tribune de 36 députés, dont l'élu du Loiret Jean-Pierre Door, qui appelait à lancer un plan pour la sauvegarde des abeilles, le journal Le Monde a relevé un double discours troublant...
"Il n’est jamais souhaitable que des parlementaires agissent à l’exact inverse de leur discours public" entame le journaliste du Monde, Stéphane Foucard. Le 24 décembre, 36 députés, dont l'élu du Loiret Jean-Pierre Door, signaient une tribune dans ce même journal pour réclamer d'urgence "un plan de sauvegarde de l'abeille".
Vote contre débat public : le grand écart
Problème : notre député, comme 29 des signataires de ce texte, a aussi soutenu au moins un amendement allant à l'encontre de l'interdiction des néonicotinoïdes. Ces pesticides contiennent des substances neurotoxiques qui endommagent le système nerveux des insectes.
"En l’espèce, les intéressés ont donc agi en exacte contradiction avec les propos qu’ils tiennent dans le débat public lorsque, n’hésitant pas à braconner l’émotion du lecteur, ils appellent à "agir maintenant (…) afin que nos enfants puissent encore assister à ce merveilleux miracle de la nature qu’est la pollinisation" relève Stéphane Foucart.
"Ni faisable, ni raisonnable"
Interrogé à ce sujet par nos confrères de la République du Centre, le député à affirmé : "On ne dispose pas de toutes les preuves scientifiques concernant les néonicotinoïdes." L'Agence Européenne pour la sécurité des aliments, entre autres organismes, a pourtant confirmé en février dernier le risque pour les abeilles.
"On a jugé qu’une interdiction absolue de tout n’était pas faisable ni raisonnable pour le monde agricole" a ajouté le député, appliquant la même logique que dans le cas du glyphosate.