Nous sommes allés à la rencontre des maires des six grandes villes de la région pour balayer avec eux cette rentrée, et évoquer les politiques mises en place dans leur ville concernant le tourisme, l'emploi, et d'autres thématiques qui vont changer le quotidien de leurs administrés.
Jean-Pierre Door nous reçoit dans son bureau. Comme à son habitude, l'homme est souriant, mais ce jour-là, le sourire est un peu crispé. Il est dans l'attente de la décision du Conseil constitutionnel qui doit décider de la validité de son élection en juin dernier. Jean-Pierre Door a été élu député de la 4ème circonscription du Loiret avec seulement huit voix d’écart sur sa rivale Mélusine Harlé (LREM). Cette dernière a déposé un recours. La décision devrait tomber d'ici l'automne.
Si son mandat de député venait à être validé, Jean-Pierre Door lâcherait son fauteuil de maire LR de Montargis.
Une rentrée difficile compte tenu des annonces du gouvernement
Si l'attention de Jean-Pierre Door est focalisée sur son mandat de député, il n'empêche, le maire de Montargis reste vigilant sur cette rentrée compliquée dans sa Ville.
"Je vous en cite plusieurs raisons : la taxe d'habitation, c'est une recette fiscale qui va nous faire défaut, la baisse des dotations de l'état qui continue, l'arrêt des emplois-aidés qui est une catastrophe pour nos collectivités." En revanche, sur l'inefficacité des emplois-aidés sur le chômage, Jean-Pierre Door partage l'opinion du gouvernement.
Il faut être franc, les emplois-aidés, c'est de l'assistanat ! J'ai toujours été contre. Ce n'est pas ce qu'il faut faire pour lutter contre le chômage, et pour aider les jeunes et les moins jeunes qui n'ont pas de qualifications.
Sur la méthode, en revanche, il est amer. "Il ne fallait pas arrêter les contrats aidés aussi brutalement". Selon le maire, il fallait tout miser sur l'apprentissage. "Cela n'a pas été fait, ils ont voulu faire des contrats aidés et ça rappelle les emplois-jeunes qui étaient les emplois kleenex de l'époque Jospin."
Son plan pour dynamiser un territoire où le taux de chômage est élevé
En 2016, le taux de chômage à Montargis était de 12,8 %, bien plus que la moyenne nationale qui s'élevait l'année dernière à 10,2 %, 9,6 % en 2017. Pour rendre son territoire attractif, Jean-Pierre Door milite pour un "pôle territorial uni du Gâtinais".
C'est à dire de réunir toutes les intercommunalités ensemble. Ce serait un bassin de 140 000 habitants, 90 communes. Et à partir de là, on peut être respecté par rapport à l'extérieur. Plus vous êtes grands plus vous êtes fort".
Cette ambition, Jean-Pierre Door en a parlé au Conseil régional, qui selon lui est favorable. Comment réagissent ses collègues du Gâtinais ? "Beaucoup de collègues sont favorables, mais on a encore un petit peu cette réserve au niveau des collègues des petites communes qui sont inquiets de penser qu'on va les déshabiller. Alors que c'est faux ! Le socle communal doit être respecté, mais ce sont les intercommunalités que l'on réunirait pour aller dans le même sens : on a les mêmes emplois, les mêmes entreprises, on a les mêmes commerces (...) on est relié par tout."
Où en est ce projet de pôle uni du Gâtinais ?
Toujours au stade de la réflexion, mais selon Jean-Pierre Door il faudra passer rapidement à la vitesse supérieure. "Il faut que ce soit fait au plus tard en 2019 ! On a le Grand Paris, Orléans est devenue une métropole, Troyes dans l'Yonne est en train de s'organiser. Le Gâtinais est pris en sandwich, il ne faut plus perdre de temps," insiste le maire de Montargis.
Parmi les projets pour Montargis : la caserne Gudin et le bras de fer avec l'Etat
C'est un vieux serpent de mer qui traîne sur le bureau du maire depuis plusieurs années. La caserne Gudin, une ancienne école de la gendarmerie est à l'abandon depuis 2009,
Voilà bientôt dix ans, maintenant, que ce patrimoine de 45.000 m ² bâtis se dégrade et déprécie fortement le territoire sur lequel il est implanté, notamment par la délinquance générée.
Le maire souhaiterait acheter les lieux pour 1 euro symbolique et la commune prendrait à sa charge la dépollution. L'état lui veut vendre le site à 3 500 000 euros sans compter la dépollution. "C'est évidemment trop cher !" tempète Jean-Pierre Door. "Ils ne se rendent pas compte ce que cela représente, une telle somme, pour une commune comme la nôtre". Et pour dynamiser son territoire, Jean-Pierre Door compte sur le déblocage de ce dossier, toujours en cours de négociation. Parmi les projets envisagés pour l'aménagement de ces 4,5 hectares, en plein cœur de ville, des logements, une zone commerciale etc.
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