Des commerces pillés, d’autres incendiés, des vitrines saccagées. La Venise du Gâtinais comme on surnomme volontiers Montargis était défigurée par les émeutes. Un mois après, la rue Dorée, une artère commerçante emblématique du centre-ville, en porte encore les stigmates.
Nombreux sont encore les panneaux de bois qui habillent les devantures des boutiques, en lieu et place des vitrines brisées.
Les commerçants essaient malgré tout de faire bonne figure : "Les gens ont eu peur mais, depuis, la vie a repris son cours affirme Elisa, cette employée d’un magasin de vêtements. Chez nous, c’est la vitrine qui a été brisée ; mais d’autres ont beaucoup plus souffert" explique-t-elle.
Les paroles ne sont pas des actes
Benoît Digeon, maire (LR) de Montargis
Les pouvoirs publics s’étaient engagés à éviter une double peine à ces habitants et commerçants durement touchés en simplifiant les procédures administratives. Mais pour Benoît Digeon, le maire de la ville, il ne s’est agi pour le moment que d’un simple effet d’annonce : "Il y a eu des votes à l’assemblée nationale comme au sénat et des promesses du gouvernement, mais on est encore dans la parole, et les paroles ce ne sont pas des actes". D’après son décompte, il reste 102 commençants de sa commune qui se trouvent en attente de ces aides promises par l’Etat. "Il faut maintenant que l’on ait la certitude que des acomptes seront effectivement versés et qu’il y aura des actes de compréhension de la part des administrations fiscales, comme l’Urssaf" implore le maire de Montargis.
De son côté, la Région Centre-Val de Loire s’est engagée à verser 7000 € pour chacun des commerçants touchés.
Une activité soutenue pour les vitriers
En attendant que ces dispositifs d’aide soient concrètement mis en place, l’activité des installateurs de portes et fenêtres reste soutenue. "Nous nous efforçons de sécuriser au maximum les vitrines de magasins et nous mettons aussi la pression aux fabricants pour qu’ils nous mettent à disposition le plus rapidement possible rapidement les vitrages qui manquent tant" explique Azdine Astitou, gérant d’une menuiserie-vitrerie. Deux mois de chiffre d’affaires, c’est ce que représente la suractivité consécutive aux émeutes pour son entreprise.
Durement touchée Montargis peine encore dans ses travaux de reconstruction. Une reconstruction qui se prolongera sans doute encore pendant de longs mois.