Arts numériques et licences libres au coeur d'une descente de la Loire en radeau

Deux Orléanais ont entamé ce mardi une descente de la Loire en radeau. Ils espèrent rallier Nantes à temps pour participer au Festival D. Une odyssée fluviale qui mêle récupération, culture, informatique et désobéissance civile.

Alors que les bateaux du Festival de Loire commencent à rejoindre Orléans, deux embarcations plus insolites ont quitté la ville ce mardi, pour un périple de 10 jours sur la Loire. Des radeaux, production de l'association Labomedia qui oeuvre autour des arts numériques.

Les radeaux ont été imaginés pour être légers, relativement maniables, habitables et pratiques pour transporter du matériel. Le tout avec des matériaux simples : des fûts de bière comme flotteurs, du bambou et des plaques en PVC. Parfait pour "transporter deux personnes à une vitesse de 6 kilomètres/heure avec un bilan carbone exemplaire, un budget de production en adéquation avec la commande (0 euros) et un tirant d'eau inférieur à 15 centimètres", précisent ses concepteurs.


Objectif : rallier le Festival D

Juchés sur ces embarcations de fortune et portés par le courant Philippe et Guillaume, les deux mariniers éphémères, ont donc entrepris la descente de la Loire avec leurs rames comme seule propulsion. 10 jours de voyages prévus pour arriver à Nantes à temps pour le Festival D, les 26 et 27 septembre.

Le Festival D, c'est un rassemblement autour des "nouveaux bricoleurs", c'est-à-dire ceux qui "utilisent les technologies numériques (outils informatiques, partage de ressources en ligne, machines et outils des fablab,...) pour fabriquer, créer, recycler, détourner des objets", selon la définition qu'en donnent les organisateurs.


Hacking de bidons

Une démarche investie à fond par Labomedia pour ce "Projet bidons" avec le détournement de fûts de bière, "réutilisés dans un cadre autre que celui pour lequel ils sont conçus : la définition du hacking", précise l'association. "C'était aussi un concours de circonstances, explique Benjamin Cadon, coordinateur de Labomédia. Il y a eu un appel à projet du festival qui est tombé peu après que nous ayons organisé un événement où la bière nous avait été livrée dans ces fûts en plastique."

Les radeaux sont ensuite transformés en "Plateformes mobiles dédiées à l'innovation" grâce au matériel embarqué : système de sonorisation portable pour "créer de petits événements lors des étapes", pirate box "pour recueillir et diffuser des données tout au long du trajet", disque dur chiffré "avec des données sensibles". En plus du nécessaire à 10 jours de vie sur la Loire. Et d'une connexion qui permet aux deux bateliers de rendre compte de leur aventure et de pouvoir discuter chaque soir en direct avec les internautes intéressés par leur projet.



Car l'activité de Labomedia articule culture et innovation, autour des logiciels et connaissances libres. Avec une visée : "une appropriation critique des technologies contemporaines au profit d’une expression sensible".

La pluie et l'humidité sur le fleuve n'ont pas facilité le début du voyage, mais "c'est aussi le challenge de réussir à tout faire marcher malgré les conditions, précise Benjamin Cadon. Il s'agit d'interroger notre autonomie à nous déplacer. Avec également des problématiques environnementales et économiques autour du recyclage et d'une certaine frugalité."
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