Depuis l'explosion qui l'a gravement blessé, le pilote de 62 ans Philippe Boutron était resté discret. Ce mercredi 4 mai, il est réapparu pour la première fois en public à l'occasion de la soirée des partenaires du club de football orléanais, dont il est président.
Quatre mois d'inquiétude, et le soulagement de revoir Philippe Boutron sur pieds. Ce mercredi 4 mai, l'US Orléans organisait sa soirée de fin de saison avec ses partenaires. Et en présence du président du club de football, heureux de faire sa première apparition en public depuis l'attaque contre sa voiture le 30 décembre en Arabie Saoudite, quelques jours avant le départ du rallye Dakar auquel il devait prendre part.
Depuis quatre mois, après une semaine de coma, Philippe Boutron est pris en charge à l'hôpital militaire Percy à Clamart, en banlieue sud-ouest parisienne. Ce mercredi, il dit avoir "eu une permission de sortie exceptionnelle" pour rendre visite à son club chéri. "Je ne voulais pas manquer la soirée avec les partenaires", dont "la majorité sont des amis". "C'est l'occasion de voir du monde", se réjouit le président convalescent.
Du jour au lendemain
Car rester cloué sur un lit d'hôpital depuis janvier n'est évidemment pas de tout repos, et réserve une grosse dose d'ennui. "Je lis beaucoup, ce qui ne m'était pas arrivé depuis des années", confie Philippe Boutron. Et puis, "heureusement, le téléphone fonctionne". Histoire de garder le plus de lien social possible.
Il n'empêche que l'hôpital "donne le temps de réfléchir, beaucoup, de se projeter sur l'avenir" :
On voit que la vie peut s'arrêter du jour au lendemain, ça fait relativiser beaucoup de choses.
Philippe Boutron, président de l'US Orléans
D'où l'envie de reprendre ses activités, de revenir au sein du club, de ses entreprises. Un horizon qu'il voit se rapprocher de plus en plus. La rééducation avance, à hauteur de trois heures quotidiennes, lui permettant de remarcher avec l'aide d'une béquille depuis une dizaine de jours. Ce qui constitue "une avancée spectaculaire en matière d'autonomie", explique-t-il.
"J'aurais pu perdre mes deux jambes"
Surtout à la connaissance des premiers diagnostics des médecins, peu après l'explosion. "On m'a dit que ça allait être très long, [...] à un moment, j'aurais pu perdre mes deux jambes." Depuis, il a dû subir une dizaine d'opérations et a perdu 15 kilos. "J'ai toujours vu le bon côté des choses, je me suis dit que j'allais m'en sortir", précise-t-il, aidé par des messages de soutiens arrivés en nombre. "On me disait que j'étais un battant, un compétiteur, ça m'a fait chaud au cœur et ça a contribué certainement à l'amélioration de mon état de santé."
Pendant tout ce temps, bien qu'éloigné des terrains, Philippe Boutron assure ne pas avoir "loupé une seule minute" de jeu de l'US Orléans. "Ils ont fait une très belle saison, les dirigeants ont tenu la maison avec beaucoup de courage", salue-t-il. Le président du club souhaite désormais pouvoir "reprendre rapidement une activité normale", et espère que les médecins l'autoriseront à quitter l'hôpital fin mai. Plus que pour une sortie exceptionnelle cette fois.