La bataille d’un député du Loiret contre les nitrites dans les charcuteries

Les additifs nitrés (nitrates, nitrites, sel nitrité) donnent une teinte joliment rosée à certaines charcuteries industrielles mais ils pourraient être la cause de nombreux cancers colorectaux. A l’Assemblée nationale, le député du Loiret Richard Ramos se bat pour informer les consommateurs.
 

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 Le député (MoDem) du Loiret Richard Ramos a soutenu plusieurs amendements au nom « du bien manger français ». Dernier en date, un amendement visant à mentionner clairement la présence de sel nitrité dans la charcuterie française (l'indication E250 qui figure sur les étiquettes étant solon lui incompréhensible). « [C’est]  un danger pour le consommateur. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’Organisation mondiale de la santé, c’est le Professeur Axel Kahn qui aujourd’hui, au sein de la Ligue contre le cancer, nous alerte », insiste l’élu du Loiret.
La Ligue contre le cancer, l'ONG Foodwatch et l'application Yuka avaient en effet lancé une pétition pour demander au ministère de la Santé d'interdire totalement les nitrites et les nitrates ajoutés dans l'alimentation. 

Du jambon rose comme un bonbon

Les additifs nitrés, c’est ce qui donne leur teinte rosée à certaines  charcuteries industrielles (andouilles, andouillettes, boudins blancs et noirs, charcuteries pâtissières, jambons, lardons, pâtés, terrines, rillettes, saucisses, saucissons, tripes). Il permet aux industriels d’accélérer le processus de salaison. Un jambon naturel demande par exemple 9 mois minimum pour que la chair acquière sa coloration, un jambon au nitrate de potassium peut être prêt en 90 jours à peine.

« On doit protéger le consommateur, a déclaré avec force Richard Ramos. Certains industriels ont déjà fait du jambon sans sel nitrité. Et personne n’en est mort. »

Le député, ancien chroniqueur gastronomique à France 3 Centre, s’en est pris aux « autres » industriels « ceux veulent fabriquer deux alimentations en France, celle qui est saine et sûre, pour les bobos et les riches que nous sommes et celle des pauvres. »

« Faisons en sorte qu’on puisse dire au consommateur dans quel produits il y a du sel nitrité. Il choisira », estime-t-il.

« Vous m’avez ouvert les yeux sur ce sujet » a reconnu Roland Lescure, Président de la Commission des affaires économiques. Car ce n’est pas la première fois que Richard Ramos évoque la problématique sur les bancs de l’Assemblée ou en commission. En octobre dernier, il avait demandé à taxer ces produits pour financer le budget de la Sécurité sociale. La ministre de la Santé Agnès Buzyn lui avait répondu par un avis défavorable que les éléments scientifiques étaient manquants pour établir une telle taxe.

Cette fois-ci encore, l’amendement proposé par Richard Ramos concernant l’étiquetage des produits avec des sels nitrités n’a pas été adopté, pas même soumis au vote. La République en marche lui a suggéré de le retirer et de mener une « mission flash » sur le sujet.

Une mission flash menée par le député

Richard Ramos, qui a salué « l’unanimité » suscité par son combat au sein des différents partis politiques à l’Assemblée nationale, nous a expliqué par téléphone qu’il allait auditionner sur le sujet, dès le début d’année prochaine, différents acteurs comme par exemple « des scientifiques et des industriels ». « Certains industriels ont déjà sauté le pas et retiré le sels nitrités de leurs produits. Ça veut dire qu’il y a des possibilités », souligne-t-il.
Richard Ramos a accepté de retirer temporairement son amendement avant de conclure : « Je ne lâcherai rien. Nous ferons la démonstration qu’il faut arrêter le sel nitrité en France. »


 
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