Coronavirus : 6 questions à Aymeric Sève, infectiologue au CHR d’Orléans

France 3 Centre-Val de Loire se mobilise pour répondre à toutes vos questions sur le coronavirus Covid-19. Invité sur le plateau d'Ensemble c'est mieux ce lundi 9 mars, Aymeric Sève, infectiologue au CHR d’Orléans a répondu à vos interrogations.

Face à l'épidémie du coronavirus Covid-19 qui touche toutes les régions, vous êtres nombreux à vous poser des questions. Les équipes de France 3 Centre-Val de Loire vous ont proposé ce lundi 9 mars une émission spéciale "Ensemble contre le virus", dans le programme "Ensemble c'est mieux". Retour sur les réponses d'Aymeric Sève, infectiologue au CHR (Centre Hospitalier Régional) d’Orléans, invité sur le plateau.
 

Quelles sont les symptômes du coronavirus ? Comment les soigne-t-on?

Aymeric Sève. Si on a des symptômes respiratoires (toux, fièvre), des maux de tête, des courbatures ou encore des troubles digestifs, il ne faut pas se déplacer chez le médecin mais appeler le 15. Cet appel permettra de savoir si le patient a besoin de se faire dépister. Si le dépistage s’avère positif, on donne par exemple des antidouleurs pour soigner les symptômes, tout comme la grippe. Pour les 20 % de patients qui ont besoin du plateau technique hospitalier, cela peut aller de l’oxygène à d’autres besoins adaptés à l’état du patient.
 

L’arrivée du printemps peut-elle éradiquer l'épidémie ?

Aymeric Sève. Le froid ou le chaud n’ont pas beaucoup d’impact. En hiver, le virus se transmet le plus car les gens restent confinés chez eux. L’été, les gens sont plus en extérieur donc le virus se transmet moins. C’est pour cela qu’on voit une diminution de la transmission quand les saisons changent mais ce n’est pas forcément lié à la température extérieure.
  

Quelle est la différence entre confinement et quarantaine ?

Aymeric Sève. Le confinement, ce sont des recommandations pour des gens qui reviennent d’une zone à risque ou qui ont été en contact avec des cas avérés. Ils doivent limiter les déplacements et les contacts pendant les quatorze jours qui suivent. Selon la profession de la personne, celle-ci doit limiter son activité chez elle ou dans un périmètre restreint.

La quarantaine, ce sont des mesures beaucoup plus strictes. C’est ce qu’ont fait les Chinois : une seule personne dans le foyer n’a le droit de sortir qu'à hauteur de 2 à 3 fois par semaine par exemple.
 

Pourquoi interdire les rassemblements de plus de 1 000 personnes ?

Aymeric Sève. Pour transmettre le virus, il faut être face à face avec une personne et avoir un échange, une discussion avec elle. On recommande donc de rester entre 1 mètre et 1 mètre 50 pour éviter une transmission par gouttelettes (postillons, toux, éternuement). Ce n’est pas un virus qui se transmet par l’air comme la rougeole ou la tuberculose. Quand on est dans un restaurant, de dos avec un autre client, on ne risque rien. Dans un gros rassemblement de 1 000 personnes, les risques sont présents.
 

Est-il possible de trouver un vaccin avant la fin de l’épidémie ?

Aymeric Sève. Beaucoup d’équipes internationales sont à la recherche d’un vaccin. Mais c’est un virus que l’on connaît peu puisqu’il n’était pas du tout dans la population humaine jusqu’à la fin d’année dernière. Trouver un vaccin sera peut-être possible. Mais toute la chaîne de production, les tests, l'efficacité et la connaissance des éventuels effet secondaires... Tout cela va mettre du temps.
 

Le coronavirus est-il l’unique responsable des décès survenus depuis le début de l'épidémie?

Aymeric Sève. Les décès après un virus comme la grippe ou le coronavirus concernent une population bien précise. Ce sont des patients qui sont plutôt âgés et fragiles : insuffisance cardiaque, insuffisance respiratoire ou diabète.
 

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