La cour d'appel de Paris a annoncé, ce vendredi 20 septembre, qu'un nouveau procès se tiendra à l'automne 2025 dans l'affaire du crash du vol Rio-Paris du 1er juin 2009. Après la relaxe d'Air France et Airbus en première instance, les familles des victimes restent déterminées à découvrir la vérité.
Un autre procès aura bien lieu dans l'affaire du crash du vol Rio-Paris. Poursuivis pour homicides involontaires (la catastrophe de 2009 avait causé la mort de 228 personnes), Airbus et Air France ont été relaxés en première instance en avril 2023.
Ce vendredi 20 septembre, la cour d'appel de Paris a annoncé que le procès en appel se tiendra à l'automne 2025, du 29 septembre au 27 novembre. "Avoir un procès en appel est un soulagement", réagit la loirétaine Danièle Lamy, présidente de l'association de familles de victimes Entraide et Solidarité AF447.
Après la relaxe de 2023, elle avait estimé que le jugement n'avait pas été "impartial" : "Le tribunal avait considéré qu'Air France et Airbus avaient des responsabilités, mais n'étaient pas coupables. Les familles de victimes ont été extrêmement choquées par cette décision."
À la recherche de la vérité
Le 17 avril 2023, le tribunal correctionnel de Paris avait mis hors de cause sur le plan pénal le constructeur et la compagnie aérienne, poursuivis pour homicides involontaires, tout en reconnaissant leur responsabilité civile. Il avait considéré que si des "imprudences" et "négligences" avaient été commises, "aucun lien de causalité certain" n'avait "pu être démontré" avec l'accident le plus meurtrier de l'histoire des compagnies françaises.
Une relaxe qui n'a pas entaché la détermination des familles de victimes, remobilisées par l'appel déclenché par le parquet général après le premier jugement. "La présidente a perdu un fils, j'ai perdu mon frère, et rien ne pourra les ramener. Mais pour eux, on doit aller jusqu'au bout, faire en sorte qu'Air France et Airbus soient condamnés", réagit Philippe Linguet, vice-président de l'association et loirétain également.
Ils ne vont pas aller en prison, ils auront 250 000 euros de frais, ce qui n'est rien pour eux. Mais on veut marquer le coup : une association s'est battue pendant des années pour que la vérité soit connue.
Philippe Linguet, vice-président Entraide et Solidarité AF447
Le 1er juin 2009, le vol AF447 reliant Rio de Janeiro à Paris s'est abîmé en pleine nuit dans l'océan Atlantique, quelques heures après son décollage, entraînant la mort de ses 216 passagers et 12 membres d'équipage. De premiers débris et des corps avaient été retrouvés dans les jours suivant le crash. Mais l'épave n'avait été localisée que deux ans plus tard, après de longues recherches, à 3 900 mètres de profondeur.
Les boîtes noires ont confirmé le point de départ de l'accident : le givrage des sondes de vitesse Pitot, alors que l'avion volait à haute altitude dans la zone météo difficile du "Pot au noir", près de l'équateur. Déstabilisé par les conséquences de cette panne, l'un des copilotes a adopté une trajectoire ascendante et, dans l'incompréhension, les trois pilotes n'ont pas réussi à reprendre le contrôle de l'avion, qui a décroché et heurté l'océan 4 minutes et 23 secondes plus tard.
"Les sondes, la non-formation au décrochage... Il y a eu des erreurs qui ont causé ces 228 morts, constate Philippe Linguet. 15 ans après, dire que seuls les pilotes sont coupables, ce n'est pas la vérité."