La mort d'une femme à trottinette électrique, percutée par un chauffeur de poids lourd, à Tours ce jeudi 23 février interroge une nouvelle fois sur la cohabitation entre voiture et mobilités douces. France 3 se penche sur les cas tourangeaux et orléanais.
Un nouveau drame sur les routes de Tours : ce jeudi 23 février, une quadragénaire, circulant à trottinette électrique, a trouvé la mort après avoir été percutée par un chauffeur de poids lourd au niveau d'un rond-point, rapporte La Nouvelle République. Un accident qui interroge une nouvelle fois sur la dangerosité de la voiture pour les cyclistes et autres adeptes de mobilités douces dans les deux métropoles du Centre-Val de Loire : Tours et Orléans.
À Orléans : de l'ambition mais des résultats mitigés
Sur le papier, tout semble sourire aux cyclistes de la métropole d'Orléans : 430 kilomètres d'itinéraire cyclable, 4500 places de parking-vélos, et une vingtaine de parcs-relais pour garer sa bicyclette en toute sécurité, avant d'emprunter les transports en commun. Les mobilités douces sont de plus en plus empruntées dans l'agglomération : 5% des déplacements réguliers sont effectués à vélo. Ce chiffre monte à 8% dans le centre-ville d'Orléans.
Pourtant, le quotidien n'est pas rose pour ces usagers - le baromètre des villes cyclables 2021 flanque même la ville de la note "E", soit un territoire "plutôt défavorable" aux cyclistes. Olivet est la commune de l'agglomération la plus adaptée aux cyclistes selon ce même baromètre, avec une note de "C", soit une infrastructure "plutôt favorable".
En parallèle à cette évaluation défavorable, les élus d'Orléans Métropole ont adopté, en 2019, un "plan vélo" estimé à 53 millions d'euros, pour 10 ans de travaux. Point culminant de ce plan d'aménagement : une "autoroute à vélo" reliant l'université de La Source avec la commune de Saran, et traversant la Loire.
Partage des tâches
Trois ans après, ce 17 novembre 2022, la Métropole revendique seulement 4 kilomètres de pistes cyclables créées. Un constat décevant que dénonce Velorution, un collectif de cyclistes dans l'agglomération orléanaise.
La distribution du budget alloué au plan vélo, près de 5 millions d'euros par an, est étrange : par exemple, les travaux de sécurisation du rond-point Candolle (près du lycée Charles-Péguy) est imputé à 100% sur le budget du plan vélo. Pourtant, les voitures continueront à l'emprunter !
Yann Pierens, Velorution
Le membre du collectif souligne également que la Métropole n'est pas entièrement titulaire des pouvoirs de police et de circulation. "Certaines décisions reviennent au maires, souvent en désaccord avec la Métropole. Nous regrettons qu'il n'y ait pas de cohérence globale" analyse Yann Pierens.
La métropole de Tours, plus vite adaptée ?
Tours, meilleure élève qu'Orléans en matière de pistes cyclables ? C'est en tout cas ce que relève le magazine spécialisé en ligne Weelz, avec plusieurs améliorations récentes : fermeture aux automobilistes du pont Wilson, carrefour protégé "à la hollandaise" pour sécuriser les vélos, et transformation du rond-point Saint-Sauveur.
Les aménagements se sont considérablement accélérés suite à la mort d'une jeune femme de 24 ans, mère de famille et pompier volontaire, sur ce même croisement.
En charge du schéma directeur cyclable pour le Collectif cycliste 37, François Sarrazin nuance néanmoins cette avance. "Nous sommes enthousiaste, notamment grâce à la mise en place d'une vélorue provisoire dans la rue d'Entraigue à Tours, et une portion cyclable à Chambray-lès-Tours. Pourtant, certains projets important n'ont toujours pas vu le jour, comme la passerelle cyclable au dessus de la Loire" précise-t-il.
La métropole promet un pic d’activité l’année prochaine. En attendant, sur le baromètre des villes cyclables, la ville de Tours est notée "D"... soit devant sa rivale orléanaise.