Documentaire. Trois raisons de regarder et de comprendre pourquoi "La Loire n’est pas un long fleuve tranquille"

300 000 personnes vivent aujourd’hui dans les zones inondables en Val de Loire. Des spécialistes l'affirment, il y aura de nouvelles crues, de nouvelles inondations... Sommes-nous prêts pour éviter le pire ? A-t-on tiré les leçons du passé ? Seule la Loire le sait !

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Ce documentaire réalisé par Xavier Naizet que nous vous proposons ce jeudi 25 mai à 23h05 sur France 3 Centre-Val de Loire et dès maintenant sur la plateforme France.tv pose son objectif sur le fleuve ligérien, tout en nous faisant partager sa grande et sa petite histoire sans omettre celle qui pourrait s’écrire demain. Les raisons de regarder "La Loire n’est pas un long fleuve tranquille" ne manquent pas. Nous vous en proposons trois à découvrir et à compléter au fil de l’eau.

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Extrait du documentaire "La Loire n'est pas un long fleuve tranquille" : Itw de Nicolas-Gérard Camphuis, Centre Européen de Prévention du risque d’Inondation ©France télévisions

1 – Parce qu’il faut se méfier de l’eau qui dort

Ce matin, la Loire semble dormir dans son lit au bord de nos maisons. Elles sont séparées par des levées ou digues, censées nous protéger de ses débordements. La Loire fait partie de nos vies, de notre paysage.
Nous nous inquiétons pour nous quand elle haute. Pour elle, quand elle n’a plus que des sables sur ses eaux. Mais que connaissons-nous d’elle, de sa personnalité, de son histoire, de ce qu’on lui a fait subir pour la contrôler ? Que savons-nous de ces colères du passé et de celles qui montent en elle ? Sommes-nous prêts à protéger notre territoire ou devrons-nous lui redonner sa place, peut-être même bien au-delà ?

Les témoins des colères de la belle Ligérienne ne sont plus là pour en témoigner. Le temps a fait son œuvre. Il reste des illustrations, des écrits, le modeste monument au mort du soldat Paul Duvelle. Des repères ancrés sur les murs pour marquer les niveaux des plus hautes crues comme on trace un trait de crayon pour surveiller les soubresauts, de croissance d’en enfant. Mais la Loire est bien plus imprévisible, elle va et vient, son niveau rapetisse jusqu’à disparaître ou s’élève jusqu’à… Le savons-nous ? Par le passé, en 1846, 1856, 1866, elle a fait des dégâts considérables, des biens matériels, des récoltes, mais aussi des vies humaines et animales ont été emportées dans ce flot dévastateur. Il en a fallu du temps pour oublier, mais il est peut-être venu, celui de s’en souvenir.

2 – Parce que la Loire n’est pas aussi sauvage qu’on aimerait le croire 

Sauvage, l’est-elle aujourd’hui ? Inscrite au patrimoine de l’Unesco, elle est indissociable de nos paysages, de nos villes et châteaux.
C’est un fleuve extrêmement irrégulier, d’un tempérament changeant. Nous sommes habitués à guetter les remous des poissons qui l’habitent du haut d’un pont ou à poser notre regard sur ses bancs de sable. Mais si nous l’imaginons libre de son cours et de ses humeurs, c’est que nous faisons abstraction de ce que nous lui avons fait subir pour le maîtriser, pour le contenir, pour affiner sa taille et l’empêcher de se relâcher, prié de ne pas aller au-delà des limites imposées par l’aménagement et l’urbanisation.

 « La Loire est un fleuve de sable où il y a parfois de l’eau »

Jules Renard, écrivain

Des bords de Loire anthropisés, nous sommes de plus en plus nombreux, confortablement installés sur l’espace que nous nous sommes appropriés et nombre d’entre nous ont même oublié qu’il ne s’agissait peut-être que d’un prêt que dame nature ne nous concédera pas ad vitam æternam.

3 – Pour s’informer des moyens mis en œuvre contre les inondations

Digues renforcées, barrage, déversoir, habitat sur pilotis, déconstruction…

Nos garde-fous, seront-ils à la hauteur ? Aurait-il fallu tirer des leçons du passé au lieu de multiplier les constructions à tout-va en zone inondable ? Des débordements auront lieu, c’est une certitude. Les digues, seront-elles assez fortes ? 

Nul ne le sait. 3000 personnes vivaient dans le lit majeur de la Loire, en zone inondable au XIXè siècle. "Nous serions près de 300 000 aujourd’hui, alors, on peut toujours croire qu’on va échapper à la catastrophe, on peut aussi écouter les voix qui nous disent : fais attention !"

Peut-on faire mieux pour éviter le pire ? Prendre conscience du danger est déjà un premier pas pour se joindre collectivement à la réflexion.

« Il y a des écrivains comme Camille de Toledo, des philosophes, des juristes, des scientifiques, qui ne veulent pas attendre que les décideurs décident alors ils se sont réunis pour créer le Parlement de Loire pour que tu deviennes une personne presque comme nous, une personne juridique. »

Xavier Naizet

Dans notre pays, le droit des entités naturelles est encore à construire, mais de nouvelles initiatives  pourraient bien changer la donne et distribuer des atouts que les générations futures sauront prendre en considération pour le meilleur et pour l'avenir. 
► "La Loire n’est pas un long fleuve tranquille", un documentaite réalisé par Xavier Naizet, produit par Wide productions avec la participation de France 3 Centre-Val de Loire. Diffusion jeudi 25 mai à 23h05 sur l’antenne de France 3 Centre-Val de Loire et disponible sur la plateforme France.tv

Le documentaire sera suivi d'un deuxième film inédit réalisé par Xavier Naizet et Jean-Pierre Stucki. : "Les catastrophes du Mont Sainte-Odile". Le 20 janvier 1992, le crash d’un Airbus A320 dans le massif du Mont Sainte-Odile a fait 87 morts et 9 rescapés. Retour sur ce drame aux enchainements castratophiques plus de 30 ans après, grâce à des témoignages bouleversants. Une coproduction France 3 Grand Est, Y.N Productions et Groupe Wide Studios.

Du risque industriel aux inondations et aux avalanches, du crash aérien aux tragédies routières, France 3 se mobilise avec cette nouvelle collection documentaire : "Catastrophes, qu'avons-nous appris ?". 9 films dont 5 inédits sont diffusés lors de cette soirée spéciale sur les antennes régionales. 

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