La mairie d'Orléans a mis en place un système d'amendes en cas d'absence injustifiée à la cantine ou à la garderie du matin et du soir. 5 euros, qui se cumulaient pour chaque absence, depuis la rentrée scolaire. Face à la colère des parents, la ville fait en partie marche arrière.

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L'addition est salée, dans les cantines des 67 écoles de la ville d'Orléans. Les parents payent 5 euros de pénalité à chaque fois que leur enfant est absent. La règle est la suivante : avoir prévenu au moins cinq jours à l'avance.

La mairie recule, mais ne satisfait pas totalement les parents

Jusqu'ici, il était aussi question de régler la même pénalité en cas d'absence ou de venue "au dernier moment" à la garderie le matin et le soir. Au total, la facture pouvait donc atteindre 15 euros par enfant et par jour. Seule excuse valable pour éviter les amendes, se munir d'un certificat médical.

"Nous avons entendu les réactions" affirme Régine Bréant, 2e adjointe à la ville chargée de l'éducation, dans un communiqué adressé aux familles.

La pénalité est maintenue à 5 euros pour la cantine, mais non cumulative avec la garderie et n'interviendra qu'à la troisième absence injustifiée.

"La facturation des activités du mois de septembre se fera au réel de la fréquentation, sans application de la facturation de 5 euros complémentaires" ajoute l'élue, "pour cette année, elles seront décomptées à partir du 2 octobre". Une modification rétroactive, donc, qui sera soumise au prochain conseil municipal.

Les parents parfois contraints par leur travail

"Certaines familles sont déjà à 40 euros de frais, en deux semaines d'école si on applique le principe de base" affirme Fabien Barras, parent d'élève élu. Régine Bréant avait répondu aux équipes de France 2, le 8 septembre : "Il faut faire quelque chose, on ne veut plus 200 repas gaspillés par jour. C'est un moyen de responsabiliser les parents et que nos petits élèves deviennent des citoyens responsables."

Aux yeux de Jean-Philippe Grand, il y a d'autres solutions que la sanction : "Nous comprenons la nécessité de combattre le gaspillage, mais, ces repas, on peut en faire quelque chose. Nous savons que certains étudiants, par exemple, ne mangent pas à leur faim. Il y a peut-être une chaîne logistique à mettre en place."

Comment font ceux qui travaillent à l'hôpital, les militaires, les précaires, qui se retrouvent parfois à changer d'horaire la veille pour le lendemain ?

Fabien Barras, parent d'élève

"Ceux qui ont déjà des problèmes financiers sont souvent ceux qui sont les plus victimes de ce genre de mesure" affirme de son côté Jean-Philippe Grand, membre du Rassemblement Citoyen de la Gauche et des Ecologistes.

Cette mesure, a été incluse dans une refonte du règlement appliqué aux "mesures de la ville pour les écoles" explique Jean-Philippe Grand. Son groupe de l'opposition l'a approuvée en conseil. "Mais nous n'avions pas fait attention, il devait s'agir d'un 'toilettage' de ce règlement" explique-t-il aujourd'hui. Sous-entendu, à ses yeux, "rien de bien nouveau au programme". Il se dit actuellement opposé à cette mesure.

Le certificat médical pour échapper à la pénalité

La seule manière d'éviter les 5 euros de malus est de produire un certificat médical. Là aussi, ça coince : "Orléans est un désert médical" maintient Fabien Barras. Il craint de voir des parents débarquer dans des unités d'urgence, faute de mieux, pour avoir le précieux sésame.

En pratique, il faut donc que les parents indiquent, cinq jours à l'avance, la présence de leur enfant, ou non, à la cantine et à la garderie sur une plateforme dédiée : l'espace famille.

Une pétition mise en ligne réunit près de 800 signatures. Audrey Montambaux, mère d'élève est à son initiative. Elle se questionne aussi : "les personnes illettrées ou étrangères, Quels aides ou soutiens sont proposés ?" Plusieurs parents font aussi remonter le fonctionnement aléatoire de la plateforme. 

200 000 euros de perte par an pour la commune

Dans son communiqué, la ville argue qu'elle prend en charge 1.7 millions d'euros par an pour les repas à l'école, permettant "des tarifs extrêmement avantageux (...) 0.57 euros pour les familles dont le quotient est le plus faible".

Une perte financière de 200 000 euros, rappelle la commune. "Cette situation, supportée par les impôts des Orléanais n'est pas acceptable", poursuit le communiqué. 

La restauration scolaire n'est pas un service public obligatoire.

Régine Bréant, dans un communiqué aux parents d'élèves

Pour Jean-Philippe Grand, le problème est ailleurs "on gère des problématiques humaines avec des logiques comptables". 

Les parents d'élèves, ainsi que le Rassemblement Citoyen de la Gauche et des Ecologistes demandent une "concertation" avec les services de la mairie, afin de faire des propositions alternatives à cette amende.

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