Écouter aux portes : un compte Instagram qui raconte les trésors que renferme le passé d'Orléans

Chrystelle connaît Orléans depuis toujours et c'est en s'y installant qu'elle retombe amoureuse de ces vieilles pierres. Une culture de proximité qu'elle partage sur Instagram dans le but de faire connaître la ville autrement.

C'était un soir en semaine, je m'étais faite avoir par la spirale infernale du scroll sur mon Instagram quand, de lui même, il me suggéra de découvrir de nouveaux comptes. J'avais le choix entre de la bouffe, un bar et "@écouter_aux_portes". Celui-ci m'intrigua, il m'étais incapable d'identifier ce qu'il pouvait bien contenir. J'ai cliqué dessus et me suis retrouvée face à de belles photos de portes et heurtoirs. Bon, "étrange" me suis-je dit et en lisant la bio ma curiosité a pris le pas "venez découvrir les secrets et l'histoire qui se cachent derrière les portes d'Orléans !".

N'habitant pas en centre-ville, lorsque je m'y rends c'est avec des buts bien précis. Je ne fais presque pas attention à la ville en elle même (exceptée la cathédrale qui me plait toujours autant). Mais en y réfléchissant, il est vrai que dans toutes les rues pavées de l'hypercentre les maisons à colombages et les portes atypiques sont bien présentes.

Rue des anglaises, rue de la poterne, ou encore rue de Bourgogne. Elle nous propose de gagner un peu de culture générale et d'apprendre l'histoire de la porte, de son heurtoir ou de la bâtisse. Elle ? C'est Chrystelle qui se cache derrière ce joli compte. 

Une carte interactive pour retrouver les premières portes :

Après le confinement, elle a tout envoyé valser pour revenir auprès de sa famille à Orléans. Née dans le Loiret, elle s'est rendue compte qu'après 25 ans à travailler à Paris elle s'était éloignée de ses racines et c'en était trop. Une prise de conscience qui l'a ramenée à son passe-temps favori : les vieilles pierres.

S'adresser à Monsieur et Madame tout le monde

Écrire c'est bien mais se faire comprendre est préférable. Pour cela rien de mieux que d'acheter des livres d'occasion sur l'histoire d'Orléans et de s'informer.

"J'ai acheté une quinzaine de livres d'histoire. Je lis énormément et quand quelque chose m'interpelle j'y vais. Je pioche par ci par là au grès de mes envies."

Vient ensuite le moment de la balade ! À vélo, dans les rues, elle photographie et raconte avec simplicité, fun et légèreté l'histoire des lieux (la vulgarisation est en vigueur).

J'ai juste envie de faire connaître ma ville ! Il n'y a pas que le shampooing ou les ongles sur insta. On peut s'y cultiver.

Chrystelle

C'est en prenant ce contre-pied qu'elle se lance et met en ligne ses premières publications. Une culture de proximité qui fait du bien.

Rendez-vous au 37 rue de la poterne

C'est lundi dernier, sous un grand soleil, qu'elle me donne rendez-vous à vélo devant cette porte de couleur ocre. Masque, lunettes de soleil et sac en bandoulière l'anonymat est au rendez-vous. "J'aime cultiver le mystère".

Elle descend de son vélo, reprend son souffle et sort son téléphone. S'en suit une série de photos. Le shooting d'une porte... qui l'aurait cru ? 

Mais c'est en fait ce qui se trouve en face qui l'intéresse. "La porte n'est qu'un prétexte". Ce qui l'intéresse ici c'est une cave à voutes d’ogives qui date du XIIIe siècle.

Cela permet d'apprendre "qu'Orléans est un véritable gruyère, avec sous nos pieds plus de 200 caves, et un réseau tentaculaire de carrières et de souterrains, tous creusés par l’homme." 

Il lui reste plein de choses à nous transmettre... Je vous laisse aller y faire un tour !