Fac de médecine à Orléans : le maire Serge Grouard maintien le projet de coopération avec Zagreb

Dans une conférence de presse donnée ce 28 avril, le maire d'Orléans Serge Grouard a précisé les contours du futur partenariat avec l'université de Zagreb pour former des médecins, alors même que le projet d'une fac de médecine est déjà sur les rails.

"Cela fait des années, des décennies qu'on attend ça et qu'on se bat pour !" Un peu moins de dix jours après que la mission demandée par le Premier ministre a rendu sa copie sur la future création d'une faculté de médecine à Orléans, le maire de la ville et président de la Métropole Serge Grouard a salué cet engagement lors d'une conférence de presse tenue ce 28 avril. Mais, explique-t-il, cela ne remet pas en cause son propre projet de formation médicale à Orléans.

L'accord avec Zagreb n'est pas "enterré"

Car avant tout, cette communication avait pour objet de préciser les contours de la future antenne orléanaise de l'université de Zagreb, destinée à former 50 étudiants dès la rentrée. Car, contrairement aux rédacteurs du rapport, qui ont estimé ce partenariat redondant et "incertain", l'équipe municipale, elle, y tient. L'accord avec Zagreb, explique le maire, "sera un complément à tout ça, et le moyen d'avoir plus de médecins rapidement". "Il n'y a rien d'enterré, donc, contrairement à ce que certains affirment."

Sur le papier, le projet a en effet de quoi séduire. Ravi de voir la création de cette nouvelle fac, et la transformation du CHRO en CHU, dès cette année, Serge Grouard observe en effet deux bémol dans le rapport ministériel. Le premier, c'est l'absence d'internat autonome à Orléans dans un premier temps, ce qui forcera l'université à coopérer avec celle de Tours. "Or l’urgence, c’est d’avoir des internes pour le CHRO, des internes formés sur le territoire qui puissent rester sur le territoire." Le deuxième, c'est que malgré l'ouverture d'une première année dès septembre 2022, la formation d'étudiants en deuxième année de médecine à Orléans devra attendre 2023.

Une solution de court terme en attendant la faculté de médecine

Le partenariat avec Zagreb doit donc, selon l'édile, venir combler ce manque en formant des médecins supplémentaires à court terme. "Nous allons dès cette année lancer le concours pour la rentrée de septembre, avec 50 étudiants à la rentrée", affirme Serge Grouard. Des étudiants qui devront débourser 12 000 euros par an chacun pour entrer dans cette faculté publique, mais payante.

Là encore, le maire d'Orléans a la réponse, qu'il livre au micro de France 3 : des "bourses, à hauteur de 50% du coût des études" et mises en place par la commune, potentiellement complétées par d'autres aides. Avec une condition : les étudiants devront signer un engagement les obligeant à travailler pendant cinq ans sur le territoire, une fois leur diplôme en poche.

Orléans-Zagreb : les réserves du rapport Castex

Du côté des stages, des internes formés en Croatie devraient venir soulager les tensions au CHRO dès cette année, ont promis le maire et son équipe. Encore faut-il, néanmoins, avoir suffisamment de maîtres de stages disponibles.

Le rapport Castex, parmi d'autres réserves, pointe d'ailleurs que la création d'une antenne de Zagreb à Orléans, outre des obstacles réglementaires, risquerait de "tendre la situation en termes de terrains de stage, déjà critique". En outre, la convention entre le CHRO, l'Université d'Orléans et celle de Zagreb devra aussi recevoir l'agrément des futurs ministres de la Santé et de l'Enseignement supérieur.

La mission considère qu'il convient plutôt de soutenir les acteurs engagés dans le projet développement de la formation médicale sur Orléans, qui est déjà -- notamment concernant les stages, ambitieux.

Rapport "Castex" sur le développement de la formation médicale à Orléans

La première annonce d'un projet d'antenne croate à Orléans, en janvier 2022, avait laissé les mondes de l'enseignement et de la santé dans une certaine perplexité, étant donnée l'absence de concertation avec les universités de Tours et d'Orléans. L'association des dirigeants d'universités, France Universités, avait au passage dénoncé "la construction intempestive [...] d’un objet pseudo-universitaire non identifié, soutenu par une collectivité hors de son champ de compétence". Près de cinq mois plus tard, l'équipe municipale semble pourtant décidée à tenir le cap.

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