L’USO et la Ligue Féminine de Football Professionnel espèrent encore le maintien en D2 de l’équipe féminine

Alors que la rétrogradation administrative, pour raisons budgétaires, semblait inéluctable, instances dirigeantes et partenaires financiers du club travaillent à une solution pour maintenir la section femmes de l’USO dans l’élite professionnelle.

Dimanche 26 mai, le dernier match de la saison, conclu sur un nul 0-0 au stade de La Source face Strasbourg, ressemblait à un adieu au haut niveau. Quelques jours auparavant, le nouveau propriétaire du club Cyril Courtin avait annoncé à la section féminine que les difficultés financières, qui avaient provoqué son arrivée dans l’affaire en avril, en sauveur, l’obligeaient à réduire le budget, ce qui annulait de fait le maintien en deuxième division acquis sur le terrain et devait provoquer la rétrogradation, au mieux à l’échelon inférieur, voire plusieurs niveaux en dessous, en division régionale. D’ici la convocation, le 26 juin, devant la DNCG, le club doit déjà trouver deux millions pour maintenir l’équipe masculine au niveau National, et selon M. Courtin, Orléans n’a pas la surface financière pour maintenir deux équipes (masculine et féminine) dans l’élite. D’autant que la création d’une ligue féminine, à partir du 1er juillet, oblige les clubs à augmenter leurs budgets, celui d’Orléans pour la saison qui s’achève étant d’environ 550 000 €.

Au commencement du match, les joueuses avaient mis en scène leur désaccord en balançant de faux billets de banque sur la pelouse "pour montrer que le football, ce n’est pas que l’argent, ce sont aussi des valeurs" selon la capitaine Marianne Amaro. Puis elles avaient balancé le ballon en touche dès le coup d’envoi pour se rassembler au centre du terrain, avant de commencer la partie. À l’issue de la rencontre, sous les encouragements du public descendu sur la pelouse, beaucoup étaient en larmes et s’inquiétaient pour l’avenir mais, en même temps, celles qui avaient pris la parole annonçaient leur intention de se battre. Visiblement, les appels lancés à la ministre des sports Amélie Oudéa-Castera et à Jean-Michel Aulas, le président de la ligue féminine de football professionnel (LFFP), ont été entendus. Ces dernières heures, différentes initiatives ont été lancées pour tenter de maintenir le club en D2.

Une pétition et des réactions

Parmi elles, coté supporters, une pétition de soutien qui a rapidement rassemblé plusieurs milliers de signatures. Mais la balle est surtout dans le camp des dirigeants du foot professionnel et des partenaires institutionnels du club. Dans un communiqué, la LFFP annonce que Jean-Michel Aulas a personnellement contacté l’USO. Selon la ligue « une analyse pertinente de la situation devra permettre au club de participer a minima au championnat de D3 » alors que le risque d’une rétrogradation à des échelons inférieurs existe, selon le niveau du budget.

De son côté, le club entrouvre la porte sur de nouvelles discussions qui pourraient permettre d’éviter ce qui était, il y a encore quelques heures, présenté comme inévitable. Le président Cyril Courtin explique sur le site du club qu’il n’a jamais voulu sanctionner ou supprimer l’équipe féminine. 

« Nous avons cherché des solutions pour maintenir nos joueuses en D2, sans succès, en l’absence de ressources et d’aides nouvelles pourtant sollicitées. L’option d’un maintien de l’équipe avec un budget réduit a été proposée … mais abandonnée, faute de consensus.  Nous ne saurions nous satisfaire de cet état de fait et souhaitons trouver avec l’aide de la LFFP, des pouvoirs publics, mais aussi de nouveaux partenaires un moyen de maintenir un budget nécessaire de 555 000€ pour l’équipe féminine en deuxième division. »

Communiqué du président de l'USO, Cyril Courtin

La ville d’Orléans et la région pourraient-elles augmenter leurs subventions ? Selon Christian Gauthier, président démissionnaire de la section féminine de l’USO Foot, « le propriétaire du club est allé les voir et ils n’ont rien fait. » Mais le sujet est devenu politique, ce qui pourrait amener les politiques à changer de position. Le président PS du conseil régional François Bonneau estime que « la décision initiale du club remet en cause les valeurs fondamentales de notre République fondée sur l’égalité. » En attendant de savoir si elle peut investir plus, la région menace de remettre en cause son soutien financier au club qui s’élève actuellement à 30 000 €.

De son côté, le marie d’Orléans Serge Grouard annonce « l’initiative d’une réunion avec l’ensemble des partenaires afin de trouver une issue favorable. » Elle doit avoir lieu vendredi 31 mai.

Un modèle économique à trouver

Si une solution est finalement trouvée pour sauver l’USO, le modèle du football féminin reste précaire. Alors que la ligue veut se professionnaliser, ce qui veut dire augmenter le nombre de joueuses bénéficiant d’un contrat et améliorer les rémunérations, les sources de revenus restent quasi inexistantes. À Orléans, les matches de D2 sont gratuits et malgré ça, on compte dans les tribunes entre 100 à 200 spectateurs. Le revenu du sponsoring est également très limité. Seuls les droits télé, générés par les équipes masculines évoluant en Ligue 1 et Ligue 2, permettent de financer à perte les équipes féminines de D2. Les collectivités locales doivent-elles alors intervenir en soutien, au détriment des investissements dans le sport loisir ou le sport santé qui bénéficient au plus grand nombre et pas seulement au sport professionnel ?

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