La décision du nouveau président de l'USO, Cyril Courtin, de ne pas réengager l'équipe féminine en deuxième division avait déclenché une vive polémique. Un jour après l'annonce du club de faire machine arrière, de nombreuses incertitudes demeurent.
Quand nous contactons Charlotte Noël, elle est en vacances, comme la plupart des joueuses. C’est l’usage en fin de saison. Le championnat de Division 2 s’est achevé il y a trois semaines sur une bonne et une mauvaise nouvelle. L’équipe féminine de football de l’US Orléans compte parmi les 24 meilleures de France. Mais le nouveau président du club Cyril Courtin, qui hérite d’une dette de 2 millions d’euros, annonce dans le même temps et sans prévenir les intéressées de leur descente au niveau inférieur la D3, une division au budget moins dispendieux. L’objectif est de donner la priorité à l’équipe masculine qui évolue en National, le troisième échelon national.
Indignées, les joueuses vont alors dénoncer leur relégation à grand renfort de pétition et de communiqués aux médias, relayés par les réseaux sociaux. La polémique avait fait réagir jusqu’à la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra et le président de la Ligue féminine du football français.
Sous pression, le club a fait machine arrière le 18 juin. "On est contentes, nous ne nous sommes pas battues pour rien" réagit Charlotte Noël, qui évolue au poste de défenseur. Même si elle tempère. "Nous avons appris la nouvelle dans la presse, personne ne nous a appelés" regrette-t-elle.
Un coach et des joueuses à recruter
Il reste bien des incertitudes d’ici la reprise de l’entraînement en août. Deux membres de l’équipe actuelle ont signé dans un autre club, deux autres s’apprêteraient à partir. L’USO Football va devoir recruter un coach et de nouvelles joueuses. "Pour quelle rémunération ?" se demande Charlotte Noël. Car si le maintien en D2 est acté, le montant alloué au budget de fonctionnement n’a pas encore été communiqué. Il était de 550 000 euros l’an dernier.
Les collectivités partenaires du club, la ville d’Orléans, le Département du Loiret, se sont engagées à maintenir ou à augmenter leur subvention. Elle passera de 35 000 à 60 000 euros pour la Région Centre-Val de Loire. L’État, via la Drajes (Jeunesse et Sports), a pris lui aussi l’engagement de supporter l’équipe féminine sous forme d'aides à l'emploi.