Plusieurs personnes âgées ont été victimes d'arnaqueurs se présentant sous une fausse identité dans les environs d'Orléans depuis le début de l'année. La police alerte sur un phénomène à connaître pour mieux le prévenir.
Attention aux professionnels qui se présentent chez vous sans prévenir : ce sont peut-être des arnaqueurs. Depuis le début de l'année, plusieurs cas ont été remontés par des victimes à Orléans et alentours, avec des plaintes déposées. Les quatre victimes, résidant à Orléans, Saint-Jean-le-Blanc et Saint-Jean-de-Braye, sont toutes nées entre 1939 et 1946.
"Malheureusement, les personnes dites âgées sont des proies faciles, même si c'est encore plus lâche de s'attaquer à elle", explique le major Jean-Bernard Mignonneau, chef de prévention à la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Loiret. Lui tente de communiquer le plus possible sur de tels cas pour mieux les prévenir, et pour donner les bons conseils aux potentielles victimes.
Armoires fouillées
Ainsi, en quelques jours au début du mois de février, trois personnes ont vu débarquer chez elles, selon les plaintes déposées, un homme en bleu de travail de travail et gilet orange. "Il m'a dit qu'il y avait un problème avec les eaux, qu'il devait vérifier s'il y avait une fuite, et m'a demandé s'il pouvait venir contrôler la température de l'eau", raconte un Orléanais, qui a eu une de ces visites le 2 février.
Cette question, l'apparence étonnante de son appareil électronique et son insistance pour aller directement à la salle de bain semblent "bizarres" aux yeux du retraité. Mais pas assez pour qu'il comprenne l'arnaque. Plusieurs minutes passent, le temps de mesurer la température de l'eau froide et de l'eau chaude. "D'un seul coup, des gens sont arrivés, un gars en civil et derrière, un autre en habits de policier, poursuit l'Orléanais. "Ils l'ont bousculé un peu, et ils l'ont emmené."
Les deux hommes expliquent à la victime que son visiteur est un arnaqueur, sans préciser qu'ils sont eux-mêmes de faux policiers. Dans d'autres cas, les faux agents disent avoir retrouvé des bijoux sur l'arnaqueur, et demandent à la victime de les conduire à son coffre pour vérifier, et en profitent pour repartir avec le butin. Mais ici, ce n'est pas le cas. "Après, j'ai vu qu'un placard avait été ouvert, et une armoire dans la chambre, ç'avait été fouillé pendant que j'étais avec lui dans la salle de bain."
La confiance dans l'uniforme
Lui avaient aussi été dérobés un pistolet à plomb et un pistolet d'alarme, que l'un des deux faux policiers revient lui rendre :
Il m'a dit d'essuyer les pistolets, probablement par peur de laisser des empreintes. Je trouvais ça bizarre mais je l'ai fait, je lui faisais confiance.
L'uniforme est en effet un facteur de mise en confiance des victimes. "Les personnes âgées ont un très grand respect pour la police et la gendarmerie, donc il faut les sensibiliser", explique le major Jean-Bernard Mignonneaud.
La victime du 2 février, de son côté, a la chance d'avoir un fils dans la police, avec les bons réflexes. "Il a appelé le commissariat d'Orléans, et ils lui ont répondu qu'il n'y avait pas eu d'intervention. Donc on a su que tout était faux depuis le début." Ni lui, ni les autres victimes recensées depuis le début de l'année dans le Loiret n'ont subi de blessures.
Restent cependant quelques bons réflexes à avoir en cas de visite inopinées d'un professionnel : vérifier sa fonction, en demandant sa carte professionnelle ; contacter le service qui est censé l'avoir envoyé ; et appeler le 17 au moindre doute. "Après, si vous voyez qu'il y a la voiture de police et six collègues devant la maison, c'est que normalement tout est bon", ajoute le major Mignonneaud.
Il ajoute qu'il est important de modifier certaines habitudes : ne pas laisser son sac dans l'entrée, ou cacher ses bijoux ailleurs que dans la chambre ou la salle de bain par exemple.
