Grand débat national. Elodie, mère célibataire à Orléans: "Je me prive de manger pour que mon fils ait ce qu'il faut"

A 25 ans, Elodie est la maman d'un petit garçon de 17 mois. Elle tente de se débrouiller sans trop d’argent, sans travail, sans ses proches à proximité et surtout, sans papa. Témoignage d’une mère célibataire qui se sent abandonnée par le père de son fils mais aussi, par l’Etat.

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En août 2017, un petit garçon voit le jour au CHR d’Orléans. C’est le premier enfant d’Elodie, 24 ans, qui vit seule ce moment de bonheur. Son compagnon ne souhaitait pas avoir d’enfant. Elodie elle, ne voulait pas avorter. Le couple s’est séparé.
 

La jeune maman élève donc son petit garçon depuis 17 mois et avec peu de moyens. Le papa n’a pas souhaité reconnaître l’enfant, elle ne perçoit aucune pension alimentaire.

La famille d’Elodie vit loin d’Orléans. Pour s’occuper de l’enfant, elle ne peut donc compter que sur elle-même. "J’ai dû démissionner pour m’occuper de mon fils. J’étais aide à domicile et je n’avais pas la possibilité de le faire garder à cause des horaires, 9h-21h tous les jours et un week-end sur deux travaillés" explique-t-elle.
 


Maman célibataire

Elodie perçoit bien une aide pour les parents isolés. Mais ce précieux coup de pouce prend fin peu après le premier anniversaire de l’enfant. Elodie vit donc avec 830 euros par mois : "Il y a des fois où je me prive de manger pour que mon fils ait ce qu’il faut." explique-t-elle. "L’habiller est aussi parfois difficile pour moi". Parer aux coups durs, comme faire réparer sa voiture en cas de panne est aussi une angoisse pour la jeune maman.

La petite famille occupe un logement social à Orléans. Elodie voudrait bien retrouver un travail, avec des horaires qui lui permettraient de trouver un mode de garde pour son enfant. Mais pour être à la recherche active d’un emploi, elle doit impérativement pouvoir confier son fils à quelqu’un. "Les crèches demandent que l’on ait un emploi pour accepter notre enfant, et les employeurs potentiels nous demandent d’avoir un mode de garde sûr pour pouvoir assurer les horaires de travail." déplore t’elle. "C’est le serpent qui se mord la queue (...) On (ndlr : les mères célibataires) est coincées jusqu’à la scolarisation des enfants, sans moyen de revenu supplémentaire."


Elle soutient les Gilets Jaunes sur Facebook

Pour toutes ces raisons, Elodie se reconnaît dans le combat des gilets jaunes qu’elle aurait aimé rejoindre. "Avec un enfant en bas-Age, je ne peux pas aller sur les ronds-points, mais je suis le mouvement sur Facebook. Ils se battent pour l’avenir de mon fils et pour l’avenir des petits-enfants que je serais peut-être un jour amenée à avoir, donc je les soutiens sur les réseaux sociaux. J’envoi des messages".

Si elle adhère à toutes les revendications du mouvement, elle souhaite plus particulièrement que l’Etat aide d’avantage les retraités et les mères isolées, comme elle. En leur permettant en premier lieu de continuer à percevoir l’aide aux parents isolés jusqu’à la scolarisation des enfants, à 3 ans : "Juste le temps que la maman puisse retrouver un travail pour subvenir aux besoins de la famille." Explique-t-elle. Passer de 1000 euros par mois au lieu des 830 qu’elle perçoit actuellement : "Cela me permettrait de respirer un peu." dit-elle. "Tout augmente et nous on ne s’en sort plus".

Ce qu’il manque à Elodie, c’est bien sur l’argent, mais aussi et surtout le temps nécessaire à la recherche d’un emploi. Un temps qu’elle ne peut trouver tant qu’elle n’a pas la possibilité d’inscrire son fils à la crèche. Elle espère donc aussi, voir les conditions d’attribution des places s’assouplir.
 
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