Dans leurs fonctions, les enseignants sont confrontés aux questions et angoisses de leurs élèves, parfois très jeunes, sur la guerre en Ukraine.

"Expliquer ce qui se passe", mais ne pas montrer trop d'images et "rassurer". Face à l'actualité, les enseignants s'efforcent de parler aux enfants de manière adaptée de la guerre en Ukraine, devenue un sujet de conversation aussi dans les cours de récréation.

"Jeudi matin (le 24 février, ndlr), quand le conflit a commencé, ils sont arrivés en disant : "Ah là, là, il y a la guerre". Donc on a pris cinq minutes pour dire ce qu'on savait", raconte Rémi Dupeyrat, en charge d'une classe de CM1 à Orléans. 

Pour lui, s'adapter aux interrogations des enfants, revenus de leurs vacances le 21 février, est une nécessité. Il en a reparlé cette semaine car, dit-il, "je les entendais régulièrement en discuter, et parfois je ne savais pas trop d'où ils tenaient leurs informations".

La guerre, "à quoi ça sert ?"

D'où la nécessité de bien remettre toutes les connaissances de ses élèves à plat. "Quand on a regardé la carte, il y en a certains qui m'ont dit : "Mais c'est bizarre, la Russie, c'est déjà le plus grand pays du monde. Ils veulent encore s'agrandir, à quoi ça sert ?"".

S'appuyer sur une carte et sur les questions des élèves, se mettre à leur hauteur pour expliquer les choses, c'est aussi ce qu'a fait Delphine Guichard, enseignante en CM1/CM2 dans un village de Loir-et-Cher, qui juge important de "dédramatiser". "Un enfant de CM2 m'a demandé : "Pourquoi le chef des Russes au lieu de parler, il envoie ses chars ?" J'ai été un peu déstabilisée", relate-t-elle :

Je lui ai répondu que peut-être, quand il était petit, on ne lui a pas assez expliqué que quand on a un problème avec un copain dans la cour de récré, on lui parle, on ne lui donne pas un coup de poing sur le nez. Ça les a fait rigoler et ça a un peu détendu l'atmosphère.

Delphine Guichard, enseignante en Loir-et-Cher

Ressources et conseils

Pour Catherine Verdier, psychologue et thérapeute pour enfants et adolescents, "il faut en parler aux enfants, parce que sinon, ils s'imaginent ou fantasment certaines choses". Et ce d'autant que "ça parle beaucoup dans les cours de récréation, et pas forcément avec des informations fiables".

Ses recommandations ? "Rester assez simple pour les plus jeunes, être évidemment rassurant, en leur disant que c'est assez loin de chez nous". Et "rester calme, ne pas les abreuver ou les submerger d'informations, parce que ça les angoisse". 

L'Éducation nationale a, de son côté, mis à disposition des enseignants (et des parents) des "ressources pour comprendre la guerre en Ukraine", explique le ministre Jean-Michel Blanquer. Des ressources à destination des profs d'histoire-géo de collège et lycée, amenés à aborder l'Ukraine, l'URSS ou les guerres du XXe siècle avec leurs élèves. Mais aussi une compilation de travaux réalisés ces dernières semaines par des historiens ou des médias par exemple, qui contextualisent et résument la crise.

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