Interdit d'exercer, le "médecin aux 120 patients" convoqué devant la justice à Orléans

Le docteur Jean-Marc Blanchon, accusé de fraude et d'escroquerie par la CPAM, s'est vu interdire d'exercer dans son cabinet de l'Argonne jusqu'à son procès, prévu en avril 2021. Une décision pour laquelle il a fait appel, et doit être entendu ce mardi 1er décembre.

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Le docteur Blanchon a-t-il réellement reçu près de 200 000 patients en cinq ans, à raison de 120 à 140 personnes par journée de 10 heures, ou a-t-il monté de fausses feuilles de soin pour encaisser des honoraires sans avoir réellement reçu tous ces patients ? C'est ce dont l'accuse la CPAM, qui chiffre le préjudice total à 585 000 euros. Alors que le procès se prépare pour le mois d'avril 2021, le médecin orléanais doit encore être entendu ce 1er décembre, ayant fait appel de son interdiction d'exercer.
 

Un patient toutes les cinq minutes ?

Le feuilleton avait débuté au mois de juillet 2019, lorsque le docteur Jean-Marc Blanchon, officiant dans le quartier de l'Argonne, a été placé en garde à vue après une plainte de la Sécurité sociale pour "fausses déclarations". Concrètement, la Caisse primaire d'assurance maladie estime qu'une partie de ces consultations n'a jamais existé, ou que les patients n'ont pas été traités correctement. Une accusation dont ce dernier se défend, affirmant qu'il s'est efforcé de compenser le manque de praticiens à Orléans en recevant 120 patients chaque jour, soit un patient toutes les cinq minutes.

"Je me retrouve avec énormément de gens pour pallier le système qui est défaillant ici et je me retrouve dans l'ennui" avait alors déploré au micro de France 3 le docteur Blanchon.  "On me dit monsieur vous voyez trop de monde. Au delà de 72 patients c'est considéré comme de la fraude."
 

800 000 euros d'actifs saisis par la justice

Le 10 novembre, après avoir été une nouvelle fois entendu, le médecin s'est vu signifier par la procureure de la République d'Orléans le renvoi de l'affaire en correctionnel. Il est par ailleurs placé sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention, avec le paiement de 20 000 euros de caution et l'interdiction d'exercer. Une décision que contestent le médecin et son avocat, Me Manuel Abitbol.

Contacté par France 3, ce dernier déplore un "scandale sanitaire" et une "enquête exclusivement à charge" menée contre son client. "Alors même que le docteur Blanchon est présumé innocent, on lui interdit d'exercer à cause d'un litige commercial", s'indigne l'avocat, qui craint un "scandale sanitaire" à Orléans, où les patients du docteur Blanchon sont privés de leur praticien.

"La CPAM, je vous le dis sans détour, ils vont chercher les riches, ils ciblent les professions libérales qui font le plus d'argent", poursuit Me Abitbol. A partir de là, l'institution aurait selon lui "cherché la petite bête". "Sur 200 000 patients reçus, c'est très facile de retrouver 26 irrégularités !" L'avocat, qui affirme avoir reçu nombre de messages de soutien envers son client, peint quant à lui le docteur Blanchon en professionnel rapide et efficace. "Tout le monde s'accorde à dire que c'est un médecin qui travaille plus vite que les autres, et qui comprend très vite ce dont les gens ont besoin."

Outre son interdiction d'exercer, le docteur Blanchon a vu son patrimoine être saisi par la justice, notamment ses comptes, ses véhicules, son avion privé ainsi que sa propriété tourangelle.
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