Tous les jours, le service de proximité de l'AIDAPHI, une association d'aide aux handicapés et aux inadaptés, va au contact de ceux qui vivent à la rue, les laissés pour compte de la société.
Emmitouflé dans un sac de couchage, son chien à ses pieds : Rémy, SDF
C'est dans un réduit de la gare d' Orléans qu'ils ont élu domicile. Pour un temps. La SNCF et les policiers des Transports sont bienveillants à leur égard. Difficile de connaître leur nombre précis. 5 ou 7, voire davantage. C'est au gré des arrivées et des départs. Les voyageurs passent à côté d'eux sans toujours lever les yeux. Certains leur remettent une pièce ou des aliments. Ce sont des SDF.Rémy, 35 ans, est l'un d'eux. Un regard bleu clair. Sur le visage bouffi par le froid, un léger sourire. La voix est pâteuse. Il traîne ses mots.
Il aspire abondamment une cigarette roulée à la main, ses doigts sont noircis par la nicotine. A ses côtés, son fidèle chien.
Originaire de Lyon, Rémy a bourlingué puis connu une lente et longue dérive. Son errance l'a conduit jusqu'ici, dans le Loiret. Il espère pour un temps. Un temps seulement. Avec l'arrivée du froid qui se fait de plus en plus mordant, ce provisoire risque de durer.
Rémi, un sans abri d'Orléans, rêve d'un toit et d'un emploi.
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©France 3 Centre-Val de Loire
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Le Service de proximité a été créé il y a huit ans. Une équipe de techniciens aguerris. Ces hommes et ces femmes arpentent inlassablement les rues pour aller à la rencontre de ceux que la vie a laissés sur le bas côté. Ce sont des maraudes. De jour comme de nuit. Aller au contact. Rompre la glace. Ecouter, conseiller.Il faut permettre que ces accidentés de la vie, reprennent pied. C'est un travail de longue haleine qui requiert le sens de l'observation, une empathie certaine, Du tact. Beaucoup de tact.
Caroline Ménager, directrice, nous explique le rôle du service de proximité de l'association.
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©France 3 Centre-Val de Loire
On se retrouve souvent avec des écorchés à la sensibilité à fleur de peau. Il faut de la retenue et de la détermination pour vaincre les barrières psychologiques. Dans la rue, on se méfie de tout. Pour le Service de proximité, l'objectif ultime c'est de remettre le pied à l'étrier à ceux qui le peuvent encore. A défaut, soulager leur quotidien. Une mission sans fin.
Propos recueillis par Théophile Mbaka et Charles Krief.