Il a fait particulièrement doux dans la région ce 1er janvier 2023. Jusqu'à 20 degrés ont été relevés dans le Berry par Météo France, et des records historiques ont été battus. Une situation anormale, qui clôt une année 2022 marquée par des phénomènes extrêmes.
"Ça parait complètement aberrant. Ce sont des températures qu’on peut avoir l’été la nuit !" Olivier Renard, président de l'association Météo Centre, est formel : jamais la région Centre-Val de Loire n'avait connu des températures aussi hautes pour un 1er janvier. "On a dépassé localement les 20 degrés, ce qui n'était jamais arrivé", note-t-il. Météo France a en effet relevé 20,4 degrés dans le sud du Berry, à Montgivray, dans l'Indre.
À cette période, il devrait pourtant faire 6 à 8 degrés en moyenne pour les températures maximales. "Cette journée est tout simplement le 1er janvier le plus chaud jamais enregistré sur le Sud du Centre – Val de Loire, depuis le début des mesures", précise Météo Centre sur son site.
Tout l'Ouest de l'Europe concerné
"C'est une situation déjà connue. Elle est liée à une dépression au large de la Bretagne, qui permet la mise en place d’un courant de vent venu du Sud Ouest. Celui-ci transporte de l’humidité et de la douceur", explique Olivier Renard.
Selon ce dernier, tout l'Ouest de l'Europe a connu une chaleur anormale. Plusieurs pays du continent ont en effet observé des températures bien trop douces pour un 1er janvier. Il a par exemple fait jusqu'à 16 degrés à Berlin, en Allemagne, tandis que le thermomètre affichait 16,6 degrés à Zurich, en Suisse.
Mais si ce phénomène n'est pas nouveau, il est "au minimum amplifié par le réchauffement climatique", poursuit Olivier Renard. Dans un contexte de dérèglement climatique, "la fréquence de ce type d'évènement extrême en termes de températures élevées augmente", détaille la Chaîne Météo sur son site.
Une douceur alarmante
En 2022 déjà, des températures particulièrement élevées par rapport aux moyennes de saison avaient été observées au lendemain de la Saint-Sylvestre.
Et si certains ont pu trouver cette douceur agréable, ces conditions sont plutôt alarmantes, et pourraient avoir des répercussions sur la végétation, explique Olivier Renard.
"Dans les forêts, il y a des insectes ravageurs de bois qui, au lieu d’être a l’arrêt pendant tout l’hiver, vont reprendre, alors que les arbres ont des moyens de protection très bas. Et un arbre qui est en mauvais état va bruler plus vite en cas d'incendie"
Olivier RenardFrance 3 Centre-Val de Loire
Certains végétaux risquent aussi de bourgeonner trop tôt, et d'être ensuite affaiblis lors de coups de froid. Aussi, plus le gel de printemps sera tardif, plus il sera destructeur. De quoi inquiéter les agriculteurs, qui pourraient, pour certains, accuser une perte de rendement.