Alors qu'Olivier Carré a signé son soutien à Emmanuel Macron, et que Richard Ramos joue la discrétion, l'ancienne adjointe à la mairie se positionne.
Le 9 juillet 2019, le collectif loirétain de la République En Marche publie une tribune intitulée "Mesdames, devenez Maire !". Il déplore qu'une seule femme, dans le Loiret, ait déposé un dossier d'investiture. Nathalie Kerrien l'a pris au mot. "J'ai décidé de répondre à l'appel" écrit-elle dans un tweet où elle annonce sa candidature à la mairie d'Orléans.
Oui, il y a peu de femmes qui s’engagent pour les #municipales2020. Oui, nous devons collectivement y remédier. J’ai décidé de répondre à l’appel de @StanGuerini et de @LoiretEnMarche à #Orléans. Je suis disponible pour les orléanaises et les orléanais.
— Nathalie Forteau-Kerrien (@natkerrien) July 21, 2019
Embouteillage chez LREM
Contactée par France 3, Nathalie Kerrien se montre bien moins frontale que sur les réseaux sociaux. "Je n'ai pas réclamé l'investiture J'y suis candidate, mais je n'ai pas la prétention de revendiquer un leadership, je pense que ça ne doit pas se faire comme ça."
Car d'autres candidats sont déjà déclarés, et bien placés. Parmi ceux qui ont affirmé leur position chez LREM , on trouve bien sûr Olivier Carré, maire actuel et signataire de la tribune de soutien à Emmanuel Macron. Richard Ramos, nommé chef de file MoDem, a plus prudemment affirmé être "prêt à prendre [ses] responsabilités si quelqu’un d’autre ne garantira pas un large rassemblement". Il y a aussi et surtout Jihan Chelly, responsable du comité En Marche du Loiret, qui fait figure de favorite pour l'investiture et qui a elle-même rédigé l'appel aux candidatures féminines.
Communiqué de presse de @JihanChelly référente #LaREM du #Loiret : "Mesdames, devenez Maire !"
— Loiret En Marche ! (@LoiretEnMarche) July 11, 2019
cc : @enmarchefr @EnsembleEMacron @StanGuerini @MarleneSchiappa @auroreberge @guillaumekasba @Guy_Lvt
cc : @larep_fr @FBOrleans @AntoineDen @MagcentreFR @F3Centre pic.twitter.com/3WtQXPDbOf
"Ce ne sont pas mes adversaires, précise Nathalie Kerrien. Ce sont soit des concurrents, soit d'éventuels partenaires. Avec Jihan Chelly, notamment, nous travaillons main dans la main, pour le même parti politique. Et nous avons un peu les mêmes manières de voir, pour l'engagement des femmes dans les municipales, et au-delà."
Calmer le jeu, une stratégie payante ?
Avec cette stratégie de l'apaisement, l'ancienne conseillère municipale a de bonne chance d'au moins figurer sur la liste menée par LREM, même si ce n'est pas en tête. Peut-être cela sera-t-il moins facile avec son ancien colistier Olivier Carré. En effet, l'adjointe à la culture a quitté l'équipe municipale après un article du Canard Enchaîne consacré aux dépenses jugées suspectes de l'édile. "Il me semblait compliqué de continuer à travailler dans cette ambiance [de suspicion]", déclarait-elle alors à France Bleu.
"Je n'ai pas cessé de m'engager, et j'ai envie de continuer, contrairement d'ailleurs à ce qu'affirme Olivier Carré dans la presse, j'ai toujours envie de travaille pour Orléans", se défend-elle. Le 13 juillet, dans les colonnes de la République du Centre le maire ne s'était pas privé de tacler ses collaborateurs partis en ces termes : "Les élus qui ne veulent plus travailler pour les Orléanais, je ne les retiens pas."
Si elle devait être choisie pour la course à la mairie, elle espère tout de même pouvoir compter sur les bonnes volontés de ses concurrents, y compris ceux déclarés plus à gauche, comme l'écologiste Jean-Philippe Grand ou Tahar Ben Chaabane, sans étiquette. "LREM tout seul, ça ne veut pas dire grand-chose dans une équipe municipale, où on est toujours de sensibilités politiques différentes. Je ne suis pas une professionnelle de la politique, comme on dit je viens de la "société civile". Je pense que ça peut-être un atout pour amener des gens qui ne sont pas du même parti à se parler."