"On nous crache au visage", les taxis se mobilisent en Centre-Val de Loire

Plusieurs opérations escargot ont été menées par les chauffeurs de taxis dans la région ce lundi matin. A Tours, Orléans, Blois ou encore Châteauroux, les revendications sont les mêmes. Dans leur viseur : une nouvelle convention entre leur profession et la Caisse nationale de l'Assurance maladie, la concurrence jugée déloyale des VTC et des problématiques plus locales.

Le jour n'était pas encore levé, les phares eux, déjà allumés. Il était 7h lorsqu'une centaine de taxis se sont rassemblés près du centre commercial Cap Saran au nord d'Orléans. Direction le centre-ville. Le trajet a duré plusieurs heures malgré les sept petits kilomètres à parcourir.

L'opération escargot des taxis s'est terminée en milieu de matinée place du Général de Gaulle, à hauteur de la Caisse Primaire de l'Assurance Maladie du département. "Ils essayent de nous imposer une nouvelle convention sans nous concerter" regrette Mickaël Sommier, chauffeur de taxi orléanais et trésorier du syndicat départemental des artisans taxis dans le Loiret. 

Une nouvelle convention en ligne de mire

Une convention qui doit entrer en vigueur au 1er février cristallise la colère des professionnels. Elle modifie notamment les tarifications de la prise en charge des frais de transport de patients. Jusque-là, la remise allouée ne pouvait excéder 16,5% sauf que la nouvelle convention ne mentionne plus ce chiffre. "Aujourd’hui ils nous demandent d’enlever ce seuil de taux de remise. Il n’en est pas question", s'agace Mickaël Sommier, qui confesse ne se verser que 1 000 euros de salaire par mois. Cette convention prévoit de nouveaux tarifs.

"Ils augmenteraient notre transport de un centime par kilomètre. C’est nous cracher au visage"

Mickaël Sommier, trésorier du syndicat départemental des artisans taxis du Loiret.

A Tours aussi, les chauffeurs de taxi se sont levés tôt. Eux, ont démarré les moteurs à 8h. Les revendications sont identiques. "Les clients ont de moins en moins recours aux taxis, on comble ce manque par l’augmentation des courses conventionnées par la SECU" contextualise un chauffeur de taxi avec dix ans d'ancienneté. 

Ce matin à Tours, une centaine de voitures s'étaient rassemblées. Destination : la préfecture d'Indre-et-Loire. "L’accueil a été cordial, on a été entendus. La préfecture va revenir vers nous rapidement et transmettre nos revendications au niveau national", se réjouit un chauffeur tourangeau. Un autre ajoute, "la profession va rester calme et patiente en attendant de réelles décisions". 

La concurrence, jugée déloyale, des VTC 

Les taxis orléanais souhaitent des changements supplémentaires, la question de la concurrence des VTC notamment attise la colère. "Il y en a de plus en plus à Orléans… Les VTC descendent de Paris pour travailler chez nous sans contrôles, sans suivis", dénonce le trésorier du syndicat départemental des artisans taxis dans le Loiret. Dans le cortège, les chauffeurs déplorent également le stationnement de certains VTC sur des places strictement réservées aux taxis dans la métropole orléanaise. "Nous, on paye environ, en moyenne, 150 euros par an chacun. Alors il faut que les autorités enlèvent ou verbalisent les véhicules stationnés sur nos places..." conclut Mickaël Sommier. 

Hasard du calendrier, la mobilisation des taxis n'a pas de lien avec celle des agriculteurs. Ce lundi, les taxis blésois ont aussi ralenti le trafic sur la voie rapide de Blois. Même opération escargot à Châteauroux et à Chartres en début de matinée. 

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