On peut toujours parler de "steak végétal" : le conseil d'État suspend le décret d'interdiction des appellations pour les alternatives à la viande

Le Conseil d'État a suspendu ce 10 avril le décret du 26 février interdisant d'utiliser les termes liés à la viande pour des produits d'origine végétale. Une victoire pour la filière.

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C'est officiel, vous pouvez à nouveau dire "steak de soja", "saucisse végétale" et autre "merguez vegans". Enfin, vous avez toujours pu, mais les industriels, eux, ont senti le vent du boulet. Depuis le mois de mars, il leur était interdit d'utiliser des appellations couramment associées à des produits à base de viande, au motif que cela risquait de concurrencer les producteurs de viande.

La bataille du steak

Ce mercredi 10 avril, le décret interdisant ces dénominations a été suspendu par le conseil d'État. De quoi soulager les industriels de la protéine végétale, comme HappyVore, dont la principale usine se trouve près d'Orléans dans le Loiret. C'est aussi le cas, dans la même filière, de La Vie ou de la start-up Umiami.

Dans un communiqué, la direction de HappyVore se félicite d'une "victoire pour la filière du végétal", trois semaines après le dépôt d'une requête en référé-suspension le 22 mars.

Pour l'industriel, "cette mesure aurait créé une inégalité de traitement entre les entreprises qui produisent en France et celles qui produisent à l'étranger et vendent en France, ces dernières n'étant pas concernées par l'application de la mesure du décret". Les cofondateurs de HappyVore, Cédric Meston et Guillaume Dubois, avaient dénoncé un décret "absurde" et "injuste". 

Nous sommes très heureux de la décision qui a été rendue par le Conseil d’Etat. La mise en application du décret aurait eu des conséquences néfastes pour la marque et la catégorie, notamment en créant une concurrence déloyale entre les entreprises qui fabriquent en France et celles qui produisent à l’étranger.

Cédric Meston et Guillaume Dubois, fondateurs de HappyVore

"Nos steaks, chipolatas ou encore nos merguez vont donc garder leurs noms, c’est très important pour la pérennité de notre marque", ajoutent les deux entrepreneurs dans un communiqué. Pour marquer le coup, le duo a publié sur les réseaux sociaux une vidéo qui les met en scène devant l'Arc de Triomphe à Paris.

Les acteurs de la filière végétale devraient prochainement "s'associer en créant une campagne de communication commune afin de montrer leur collaboration" autour de cette victoire.

Même résultat donc que pour un décret similaire publié en 2022. Au mois de juin de cette année, le conseil d'État avait là encore décidé sa suspension. Les steaks, saucisses et autres filets végétaux vont donc continuer à faire partie du paysage.

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