Abandonnée depuis une trentaine d'années cette friche industrielle va renaître à priori dans deux ans et s'ouvrir à la culture.
Voici à quoi ressemblerait le site en 2019.
Les bâtiments des anciennes vinaigreries Dessaux, se préparent à une renaissance. Dans le cadre de sa politique culturelle, la ville d’Orléans confirme sa volonté de transformer ce site en un lieu de création .
Les travaux de réhabilitation ont débuté en juin 2017 et devraient s'achever en 2019 avec l’ouverture d’une fabrique pour les Arts plastiques et visuels.
La vinaigrerie Dessaux, installée à deux pas de la Loire au début du XIXe siècle, a cessé toute activité depuis 1983. Cela faisait donc près de 35 ans que cette friche attendait une réhabilitation.
Le projet architectural retenu par la ville d'Orléans s'articule autour de deux pôles : un pôle diffusion, qui intègre les immeubles donnant sur la rue de la Tour-Neuve et qui accueillera des expositions et des performances artistiques ainsi qu'un pôle création avec des ateliers d'artistes.
L'ensemble s'étendra sur trois niveaux, plus une terrasse avec vue sur la cathédrale.
Les travaux de réhabilitation débuteront à l'automne 2018 et devraient s'achever en fin d'année 2019. Le coût de l'opération est évalué à 6 millions d'euros dont 800 000 euros financés par le Département du Loiret. La Région Centre-Val de Loire financera pour sa part des stages et des formations d’étudiants.
Un peu d'histoire
La vinaigrerie Dessaux Fils, fondée en 1789, fut la plus importante vinaigrerie d’Orléans. Elle comptait 250 vinaigriers au début du XXème siècle, jusqu'à devenir la première vinaigrerie du monde à la fin du XXème siècle. En 1815, la famille Dessaux acheta des terrains dans le quartier Bourgogne, en plein coeur de ville. Au fur et à mesure de l’expansion économique, elle agrandit son emprise sur le quartier par la construction de bureaux, d’habitations et de hangars conçus par les ateliers Eiffel (1891, hall des expéditions et stockage). En 1901, l’entreprise fit construire ce bâtiment à requalifier. La Maison Dessaux réemploya aussi des bâtiments ayant appartenu à l’ancienne raffinerie de sucre Guinebaud, fermée en 1783. Les anciennes photographies et les plans cadastraux de la ville montrent l’emprise foncière et l’impact urbain de cette Maison sur le quartier. En 1965, l’entreprise fut rachetée par Amora, ce qui entraîna la fermeture de l’usine située quartier Bourgogne et la délocalisation de la production à l’extérieur
Du passé au projet
Le jury de concours architectural a retenu le dossier porté par l’agence Nathalie T’Kint. Ce projet s’appuie sur l’ensemble des éléments historiques, patrimoniaux et architecturaux qui font sa singularité et sa richesse. Les anciennes vinaigreries Dessaux sont adossées à l’ancien mur d’enceinte du IVème siècle après J.C qui a été pensé comme le « fil conducteur » du projet.
La porte du cimetière du mur gallo-romain sera récupérée et « recyclée » comme porte d’accès des artistes. Les extensions projetées s’expriment par une architecture minimaliste et contemporaine qui permet de ne pas entrer en concurrence avec l’architecture historique et de servir de support à la mise en valeur patrimoniale du site en s’insérant dans cet héritage et en s’appuyant contre. L’intervention contemporaine en façade sera le trait d’union entre passé et présent en intégrant comme éléments structurants le mur gallo-romain, la maison en pans de bois et la salle Eiffel.