Lieu culturel virtuel, le Festival des Arts Confinés nous offre chaque jour des vidéos, dessins, photos réalisés par des artistes. Véritables échappatoires, ces publications laissent entrevoir la naissance d’un art nouveau, celui du Confinement.
Le festival des Arts Confinés a vu le jour juste après le début du grand confinement. "Il y a eu l’interdiction des rassemblements de plus de 1000 personnes, puis de 100 personnes puis plus rien", se souvient Arnaud Méthivier.En réaction à ce festival des annulations et à la fermeture des lieux culturels, l’accordéoniste orléanais, de concert avec son fils Antoine, étudiant en école d’Art à Annecy et le violoniste Pierre-Marie Breye-Weppe, s’empresse alors d’ouvrir une galerie virtuelle.
Depuis le 17 mars, chaque soir à 19h, les trois curateurs publient sur Agora Off des propositions artistiques. Des photos, des peintures, des dessins, des vidéos, de la poésie, de la danse qu’ils choisissent parmi les centaines qui leur parviennent.
"Nous avons l’intuition qu’un Art du Confinement est train d’émerger. Un art particulier lié à la contrainte, que nous essayons d’identifier", explique Arnaud Méthivier.
Les "œuvres" réalisées au prisme de la crise sanitaire, se révèlent échappatoires pour les uns, parades à l’enfermement pour d’autres. A l’instar de ce court "documentaire animalier" sur les petites bêtes que son auteur a tourné dans son jardin. Ou encore cette déambulation noctambule poétique dans une ville endormie où Raphaël Saint Rémy "cherche l’homme qui apprend à ne plus se toucher le visage, l’homme qui regarde ses propres mains comme des ennemies"
Les posts du Festival des Arts confinés arrivent du monde entier
L’un des derniers publiés en date revient à l'artiste belge JYM qui vit près de Liège. "C’est une recherche graphique autour de l’enfermement et du Covid-19 et de ma propre place (dans cette crise ou cette catastrophe ?) ». Outre-Atlantique, un vidéaste américain nous livre son spleen depuis l'Oregon...
William Sheller, Marc Petit, des personnalités du monde artistique se prêtent au jeu
"Nous sommes allés à la rencontre des artistes que l’on connaît un peu", confie avec humilité Arnaud Méthivier, pourtant bien connu pour avoir accompagné à l’accordéon Georges Moustaki, Francis Cabrel, Suzanne Vega, Maxime Le Forestier, les Fabulous Trobadors ou encore Matthieu Chedid.William Sheller s’est prêté au jeu en filmant au smartphone un air de piano crépusculaire. En réponse à son désarroi, le plasticien Marc Petit a posté, lui, des photos de ses sculptures recouvertes de toiles d’araignée. "Je n’ai plus de matière, je ne peux plus fondre, je suis perdu", a-t-il confié aux curateurs. D’autres artistes connus ont été contactés. "Un grand nombre d’entre eux publie déjà des contenus sur une plateforme dédiée. Nous essayons de faire en sorte qu'ils créent quelque chose de spécifique pour le festival…"Les créateurs du Festival des Arts confinés ont, de toute façon, fort à faire, car le site accueille aussi une résidence d’artistes. "La Villa création", un lieu d’accompagnement virtuel qui fait de la plateforme Agora-Off un centre culturel unique. Une alternative au confinement que ses auteurs ont appelé l’Etat à soutenir dans une lettre adressée au ministre Franck Riester et à la DRAC du Centre-Val de Loire. "Le soutien financier obtenu participera à la rémunération des artistes, à la conservation des oeuvres, à la régie du centre culturel Agora-off", peut-on encore y lire
Lettre au Ministre de la Culture