Face à la difficile cohabitation entre voitures, tramway et cyclistes sur le Pont George-V, la municipalité étudie la solution d'une circulation alternée pour les transports en commun.
En politique publique, c'est ce que l'on appelle un "serpent de mer" : l'aménagement du Pont George V, à Orléans, est l'objet de débat depuis plusieurs années. La piste cyclable empiéte sur la voie réservée aux voitures et rend dangereuse la traversée de la Loire pour les 1 500 cyclistes qui empruntent le pont chaque jour. Mais l'espace est limité, avec la présence des deux voies de tramway, au centre, et le trottoir unique pour les piétons.
Charles Eric Lemaignen, l'ancien président (LR) de la métropole d'Orléans, a longtemps poussé pour une voie unique pour les voitures dans le sens sud nord, mais ne l'a jamais mise en place. Son successeur Olivier Carré vient lui de lancer un appel d'offre pour des études approfondies sur l'option d'une voie unique pour le tram. Dans ce cas, une seule rame pourrait circuler sur le pont, nécessitant une circulation alternée.
Ce que Charles Eric Lemaignen qualifie d'une "grosse bêtise" dans un entretien à France Bleu Orléans. "Cette solution allongerait entre 1 et 2 minutes le temps de parcours du tram, 30% environ des courses étant impactées par des temps d’attente liés au croisement des trams", explique-t-il dans un message publié sur Facebook.
"Il ne s'agit pas d'être dogmatique", répond le maire d'Orléans Olivier Carré. "Pour l'instant, rien n'est décidé. L'option d'une voie unique pour le tramway n'a pas été étudié sérieusement". D'où l'étude demandée par la municipalité.
Mais pour M. Lemaignan, désormais conseiller municipal et métropolitain, l'enjeu est aussi sur un possible retour en arrière après des travaux sur les rails : "c’est une solution non réversible qui empêcherait définitivement toute augmentation ultérieure de la fréquence du tram, ce qui me paraît gravissime".
Une décision pourrait être prise dans les prochains mois. Une passerelle attenante au pont avait été envisagée, mais l'appartenance du bâtiment à la liste des monuments de France empêcherait, a priori, ce type d'aménagement.
Reportage de Théophile Mbaka, Francis Simoes et Étienne Breil, avec comme interlocuteur : Olivier Carré, maire d'Orléaans