"C'est une bonne nouvelle pour la transparence de la vie publique" nous dit d'emblée Jérôme Richard, Conseiller Spécial au Numérique pour Orléans Métropole. L'ouverture des données publiques de l'agglomération est aussi "une bonne nouvelle pour les entrepreneurs avec des idées".
La plateforme, Open data Orléans métropole, a été mise en ligne le 4 octobre dernier, et depuis, elle ne cesse de s'enrichir jour après jour de nouvelles données. Ici, on peut trouver pêle-mêle, des données sur l'aménagement du territoire (comme la couverture 4 G, les permis de construire délivrés), sur les transports (les pistes cyclable dans l'agglo, la localisation des parkings), sur le patrimoine, l'économie etc. Il a fallu débourser 100 000 € pour créer ce portail d'Open data. Si, pour l'instant, la majorité des données collectées est issue des services d'Orléans et de la Métropole, les 21 autres communes ont également été sollicitées pour enrichir la plateforme. Les données des collectivités sont complétées par d'autres acteurs du service public tels que la SNCF, l'Insee, Infogreffe ou encore Pôle emploi.
L'OPEN DATA, C'EST QUOI? L'open data désigne l'effort que font les institutions, notamment gouvernementales, qui partagent les données dont elles disposent. Ce partage doit être gratuit, dans des formats ouverts, et permettre la réutilisation des données. La politique du Gouvernement s'appuie notamment sur le droit d'accès aux documents administratifs (loi Cada 1978), qui considère que les données produites ou détenues par les administrations, dans le cadre de leurs missions de service public, doivent être mises à disposition du public. Cela ne concerne ni les informations personnelles, ni celles touchant à la sécurité nationale, ni celles couvertes par les différents secrets légaux. |
Objectif : transparence de la vie publique et booster l'économie
Ouvrir les données publiques via un portail pourquoi faire ? Il y a trois gros enjeux pour l'équipe numérique d'Orléans Métropole : dans un premier temps, il s'agit de répondre à la loi portant la nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) du 7 août 2015, qui impose à toutes les communes de plus de 3 500 habitants l’ouverture de leurs données publiques. Cette loi est entrée en vigueur le 7 octobre 2016. Dans un second temps, il s'agit de "limiter la défiance des citoyens vis à vis des politiques, l’open data peut apporter plus de transparence dans l’action publique" explique Jérôme Richard, Conseiller Spécial au Numérique pour Orléans Métropole. Et enfin, moderniser le service public.Derrière ce triple objectif, il y a aussi un enjeu économique via la loi pour une République numérique. Il s'agit "d'encourager l’innovation et l’économie numérique, promouvoir une société numérique protectrice et garantir l’accès de tous au numérique". En clair, des entreprises ou star-ups (jeunes pousses) peuvent se saisir de ces données publiques pour créer et vendre des services ou des applications.
Alors que la collectivité présentera sa stratégie globale de "métropole intelligente" à la fin du mois, le lancement de cette plateforme constitue "un acte fondateur" selon le conseiller spécial au numérique pour Orléans Métropole.
Au niveau national, par méconnaissance ou par crainte, peu de collectivités à ce jour acceptent de libérer leurs données. Si le mouvement a incontestablement progressé, on reste encore loin du compte, puisque à peine 10 % des collectivités concernées ont ouvert des données.