Serge Grouard, maire (DV) d'Orléans, dénonce l'arrivée de centaines de sans-abris. La préfecture du Loiret confirme la mise en place d'une politique de désengorgement de l'Île-de-France, mais nie tout lien avec les Jeux Olympiques.
Le maire d’Orléans, Serge Grouard (DV), était en colère ce lundi 25 mars sur le plateau de France 3 Centre-Val de Loire. Selon lui, plusieurs centaines de sans-abris issus de la région parisienne ont été déplacés "en catimini" dans sa ville depuis un an.
Un constat auquel il serait parvenu seul, en enquêtant auprès d'associatifs locaux, car les services de l'Etat ne l'ont informé de rien. Lors d'un point presse, il a assuré avoir "croisé quelques chiffres". Selon lui, "il est ainsi avéré que, toutes les trois semaines, un car arrive à Orléans de Paris, avec à son bord entre 35 et 50 personnes".
Aujourd'hui, il réclame des comptes à l’Etat : "Quand je demande des informations et des précisions, je ne les obtiens pas (...) Je demande à l’Etat de me dire si les choses sont exactes ou non, je le demande depuis des semaines et je n’ai pas de réponse".
« Ce sont pour l’essentiel des personnes en situation irrégulière, donc des migrants »
Pour Serge Grouard, le profil de ces sans-abris ne fait aucun doute : la plupart seraient des migrants en situation irrégulière. Il lie ainsi hausse du nombre de SDF et immigration : "Cela montre qu’il n’y a aucune politique migratoire dans ce pays. Vous avez à peu près 1 million de personnes étrangères qui sont en situation irrégulière sur le territoire national et qui sont dispersées sur le territoire national".
Dans son communiqué de presse, le maire s’alarmait aussi de risques à venir en termes de santé publique et d'insécurité : "Orléans n'a pas vocation à accueillir la colline du crack de Paris" - Référence à un campement de toxicomanes installé Porte de la Chapelle, dans le nord de Paris - Sur le plateau de France 3 Centre-Val de Loire, il précise ses propos : "Je pense à tout ce no man’s land qui est sur Paris, parce que l’Etat est incapable de gérer cette situation. Je vois des riverains, des familles entières qui en ont par-dessus la tête (…) Nous n’avons pas à gérer cette situation".
La préfecture du Loiret répond au maire d'Orléans
Ce mardi 26 mars, la préfecture du Loiret a réagi dans un communiqué aux accusations du maire d'Orléans. Elle confirme certains des chiffres avancés, mais souligne qu'ils concernent l'ensemble de la Région Centre-Val-de Loire : "Toutes les trois semaines, 50 personnes au maximum sont prises en charge". Elle précise qu'"en 10 mois, 519 personnes ont été prises en charge dans ce cadre dans la Région Centre-Val de Loire. À l’issue de leur prise en charge dans ce sas, 146 ont été orientées vers le dispositif national d’accueil pour demandeur d’asile, 335 dans l’hébergement d’urgence, leur situation au regard du droit au séjour étant en cours d’examen et les autres ont quitté volontairement le territoire".
En mai 2023, le gouvernement a en effet demandé aux préfets de créer des "sas" dans 10 des 13 régions de France. Ce sont des lieux d'accueil temporaire gérés par des associations locales, destinés à "orienter une partie des personnes prises en charge dans le cadre d’opérations de mise à l’abri". Mais au final, il n'y aurait selon les services de l'Etat que "134 personnes prises en charge" dans le seul département du Loiret.
"Sans lien avec l’organisation des Jeux Olympiques comme cela a été déjà expliqué "
Les services de l'Etat nient par contre tout "lien avec l’organisation des Jeux Olympiques", alors même qu'on assiste à une baisse des logements d'urgence disponibles dans les hôtels parisiens, et que des associations dénoncent une stratégie d'éloignement, pour "faire place nette", à l'approche des JO 2024..