Dominique Tripet, élue Front de Gauche à la mairie d'Orléans, travaille depuis 18 mois sur un dispositif d'accueil d'urgence pour les femmes victimes de violences. Le projet : une structure où les femmes peuvent être accueillies à n'importe quel moment et prises en charge rapidement.
Il y a plus d'un an, Dominique Tripet poussait déjà un premier cri de colère. À l'époque, elle reçoit, en tant que conseillère municipale, deux femmes victimes de violence, dont l'une avec des enfants. Ce vendredi soir, elle se voit dans l'incapacité de trouver une structure pour les accueillir. "Je trouve que c'est inadmissible de laisser ces femmes dans cette situation et de leur dire de rentrer chez elles alors qu'elles viennent d'être passées à tabac", confie Dominique Tripet.
L'élue va même plus loin et recherche un avocat afin de porter plainte contre l'Etat pour non-assistance à personne en danger. Entendue par le maire d'Orléans, elle se voit alors confier une mission, celle de trouver un dispositif adapté pour que ces femmes soient prises en charge rapidement. "Il existe des centres d'hébergement d'urgence, mais il n'y a pas assez de places", constate l'élue.
Après avoir effectué un état des lieux auprès des services de justice, de police et enfin les associations sur le terrain, elle propose de mettre à disposition deux appartements dans la ville d'Orléans. "Ce serait un accueil transitoire de 15 jours, une sorte de passerelle le temps qu'elles soient orientées vers une autre structure, car il est hors de question de remplacer les associations déjà existantes", précise Dominique Tripet.
L'idée, en effet, est de permettre à ces femmes de trouver un toit, mais aussi de pouvoir continuer à percevoir des droits comme les aides de la CAF par exemple, alors qu'elles ne résident plus au domicile conjugal.
"Il faut trouver des interlocuteurs"
Cependant, un tel dispositif demande des moyens financiers et humains. Plusieurs problématiques sont ainsi dégagées. "La première, c'est qu'il ne faut passer laisser ces femmes seules et donc il faut des interlocuteurs, des travailleurs sociaux qui seront sur place", indique Dominique Tripet. "La seconde, c'est qu'il faut absolument que les différents acteurs travaillent ensemble."
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La prochaine étape est donc un appel à projet afin de trouver des travailleurs sociaux pour cette structure. "L'idée est un dispositif transitoire à partir du mois de mars, puis un définitif d'ici décembre 2018", conclut Dominique Tripet, qui encourage les femmes à se tourner vers le CCAS d'Orléans en attendant la concrétisation du projet.