Les JO de Paris 2024 seront l'occasion de découvrir de nouvelles disciplines pour le grand public. Parmi les nouveautés, il y aura le breaking né aux États-Unis dans les années 80.
Pour chaque édition des Jeux olympiques, les pays organisateurs ont le choix d'ajouter quatre nouvelles disciplines au sein du programme de leurs jeux. Pour l'édition 2024, la France a choisi d'inclure l'escalade, le skateboard, le surf et le breaking.
Le dernier fêtera d'ailleurs sa première participation dans l'histoire des Jeux olympiques. L'occasion de faire découvrir une nouvelle discipline en pleine expansion en France et dans le monde, et de lui apporter une crédibilité, qu'elle a longtemps cherché à acquérir.
Vraiment un sport ?
"À l'époque, c'était mal vu, on pouvait nous décrire comme de la racaille alors que rien à voir, c'est simplement de la danse et une passion pour nous", souligne Soly Khemissi, membre des Moodrunnerz d'Orléans.
A l'époque, on avait souvent affaire à la police. On nous disait de dégager, que l'on mettait la musique trop forte. Les musiques de rap et la dégaine ne plaisaient pas.
Soly Khemissy, breakeur.
Une image qui tend à disparaître depuis quelques années, notamment depuis l'annonce de la discipline aux JO de Paris. "Il y a 10 ans, on s'entraînait encore à la gare SNCF d'Orléans", se rappelle Soly Khemissy. L'annonce a aussi permis d'avoir beaucoup d'aides et de subventions de la fédération française de danse. Malgré cela, les danseurs peinent à s'avouer que leur danse est seulement un sport.
Ou un art ?
"C’est un sport mais avant tout un art. C’est la danse la plus complète qui encadre danse, acrobaties, artistique… Un mélange de gymnastique, de salsa, de beaucoup de choses et qui fait avant tout parti de la culture hip-hop", partage Soly Khemissy. Son frère Gauthier, animateur périscolaire et professeur de danse depuis plus de 20 ans, livre sa vision du breaking. "C'est une culture avant tout ! Qui date des années 80 et qui fait partie du hip-hop".
Pour autant, l'annonce du breaking aux JO n'a pas apporté que des bonnes nouvelles. C'est en tout cas ce que pense le professeur de danse orléanais. "Des réformes vont être passées pour introduire un diplôme de professeur de danse. Je pense que c'est inutile parce que le breaking, c'est avant tout freestyle, c'est au feeling par rapport à la musique", détaille-t-il. Une part d'improvisation très importante puisque pour chaque "battle", les danseurs ne connaissent pas la musique avant le début de leur prestation.
Il y a aussi la peur de voir les codes de sa discipline remis en cause. "Cela pourrait casser l'art, les codes de l'attitude, de la rue, du beau geste par rapport à la technique. Je ne dis pas qu'il ne faut pas de technique mais le break doit rester complet", poursuit Gauthier Khemissy.
Le rôle des réseaux sociaux
Discipline spectaculaire, le breaking est aussi largement présent sur Instagram et TikTok. "C'est un peu notre CV. On montre nos qualités et ça peut taper à l'œil des organisateurs d'évènements un peu partout en France", témoigne le danseur orléanais.
Je suis très actif sur Instagram. Le breaking est une culture urbaine du monde entier. Les réseaux sociaux nous permettent de voir ce que les autres font, d'échanger mais aussi de partager ce que l'on fait.
Gauthier Khemissy
Les réseaux sociaux ont d'ailleurs éveillé la curiosité de plusieurs jeunes, pratiquant désormais le breaking à Orléans. "J'aime l'aspect très musical avec beaucoup de nouvelles choses à apprendre et un côté très technique. On ne s'arrête jamais de trouver quelque chose qui va nous plaire", résume Sybille, 14 ans.
Né dans les quartiers du Bronx à New York dans les années 80, le breaking pourrait voir son image complètement bouleversée, 50 ans après, à Paris. Pour ces jeux, il y aura deux compétitions. Une féminine et masculine, avec 16 participants chacun, qui se dérouleront les 9 et 10 août 2024 à la Concorde.