Pédophilie, l'Eglise catholique à l'heure de la reconnaissance financière

L'Orléanaise Véronique Garnier-Beauvier, victime d'abus sexuel dans son adolescence près de Nancy, a participé aux discussions associées à la conférence des évêques de France sur la reconnaissance financière des crimes de pédophilie au sein de l'Eglise.

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Véronique Garnier a 58 ans, mais vit ou plutôt revit presque inlassablement ses souvenirs de collégienne.

Le drame de son existence

Elle avait 13 ans lorsque le drame de son existence s’est produit. La date est restée gravée dans son esprit, le 20 avril 1975, un dimanche.
Le jour du premier geste déplacé, du premier abus sexuel, déclenchant un calvaire de deux années et une souffrance toujours présente.

L’auteur des abus est un proche de la famille, un prêtre du diocèse de Nancy. Elle a bien essayé d'en parler à ses parents "mais ils ne m'ont pas crue".
  

35 années de silence

S’en suivent 35 années de silence, de tentative d’oubli pour ne pas basculer dans la folie.
Elle se marie, a des enfants, puis des petits enfants, mais la douleur est toujours en elle et la libération de la parole, au début des années 2010, lui donne le courage d’interroger son passé.

 


L'origine de l'ouvrage

En fait elle écrit, d’abord à l’évêque de Nancy, puis à celui d’Orléans, une ville où elle réside depuis 1989 et où une cellule d’écoute pour les victimes de pédophilie est mise en place en 2012.
Ces correspondances, suivies de rencontres avec des évêques, d’autres victimes aussi, sont à l’origine de son ouvrage : « Au troisième jour – De l’abîme à la lumière », allusion à la résurrection de Jésus-Christ trois jours après sa mort,  paru en 2017 aux éditions Artège.

Deux ans plus tard, en ce mois de novembre 2019, Véronique Garnier a pris part aux discussions ouvertes par la conférence des évêques de France sur la « réparation », un mécanisme de dédommagement forfaitaire, proposée aux victimes d’abus.

Voici, lors d’un entretien vidéo réalisé le 9 novembre, son analyse des propositions des évêques de France et sa détermination à poursuivre le combat pour la reconnaissance et la réparation des crimes de pédophilie au sein de l’Eglise catholique.
 
  • La Réparation financière

Il y a des choses irréparables. Mais dans réparation il y a derrière une notion de responsabilité. Nous pouvons dire que oui, l'église a une responsabilité mais c'est difficile pour elle de dire ce mot.

 
  • Les fidèles doivent-ils contribuer ?

Comment l'institution va trouver l'argent ? Pour répondre à cette question, deux parties ressortent. Les premiers considèrent que ces actes font partis de l'église. Ainsi, par solidarité, on peut prendre part et donner. À l'inverse, d'autres trouvent culotté l'association des fidèles à ces histoires.
 

Etre en paix avec l'Église

La paix avec l'Église est difficile à retrouver. Elle passe par des personnes, par des relations qui permettent petit à petit de reconstruire un peu de confiance. 

Aujourd'hui encore, je ne peux pas dire que je mets ma confiance dans l'église.

Cette relation brisée avec l'institution reste coûteuse et douloureuse pour les victimes souhaitant tout de même renouer contact. La question est la suivante : Comment l'Église va-t-elle réparer le mal qui s'est fait en son sein auprès d'enfants, jeunes adolescents et personnes vulnérables ? Comment va-t-elle réparer ce qu'elle a permis ? Ce n'est qu'en répondant à ces questions qu'elle pourra tenter de changer et se renouveler.


 
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