Pour compenser la grève des éboueurs en mars, la métropole d'Orléans va indemniser Véolia

Pour dénoncer le projet de réforme des retraites, les éboueurs de la métropole d'Orléans avaient bloqué l'usine de traitement des déchets ménagers de Saran durant 9 jours en mars dernier. La société Trisalid Véolia a évalué le préjudice financier de ce blocage à plus de 200 000 euros et présenté la facture à la Métropole orléanaise qui devra en rembourser la majeure partie.

Dans un courrier daté du 8 août dernier, la société Trisalid appartenant au groupe Véolia, adressait à la Métropole d'Orléans une "réclamation indemnitaire au titre des surcoûts et pertes liés au blocage de l'UTOM de Saran". En clair, l'exploitant de l'usine de traitement des déchets ménagers de Saran demande à l'agglo de compenser la perte financière liée au mouvement de grève.

Une somme que la société Trisalid évalue à 227 594 euros HT et qui correspond à plusieurs dépenses supplémentaires engendrées par le piquet de grève : le détournement, le stockage et le traitement des collectes sélectives vers d'autres sites de la métropole estimé à 126 000 euros HT, mais aussi une perte de production électrique et le paiement d'heures supplémentaires aux agents mobilisés après la grève, pour rattraper le retard sur le tri des tonnes de déchets qui se sont accumulés.

Il incombe en effet à la métropole de prendre à sa charge les surcoûts liés à cette grève. Comme le stipule le contrat de délégation de service public passé avec Véolia, l'entreprise n'a pas à supporter "les conséquences d'un évènement extérieur et imprévisible". La facture a donc été présentée au conseil métropolitain le 19 octobre dernier pour être soumise au vote, mais allégée. Après plusieurs réunions avec Véolia, Orléans Métropole a en effet réussi à renégocier le montant à 186 770 euros HT.

Une somme "anodine pour Véolia", mais pas pour la Métropole

Pas de quoi pour autant satisfaire les élus communistes du conseil métropolitain. "La somme présentée n'est pas anodine pour la métropole, mais elle l'est pour le groupe Véolia. Quand on sait que le groupe a dégagé en 2022 1,16 milliards de bénéfices, ce n'est pas cette somme qui va lui manquer", argue la maire communiste de Saran, Maryvonne Hautin, qui milite pour l'abandon des délégations de service public au profit d'un système de gestion des déchets en régie. "Ajouter un intermédiaire augmente forcément les coûts du service. Mais quand une DSP existe, c'est au délégataire de supporter les risques ou alors les contrats sont mal faits. On ne les entend jamais se plaindre quand ils font trop de bénéfices."

Pour Thierry Cousin, vice-président de la métropole en charge de la gestion des déchets, la question ne se pose pas. "On a un contrat avec Trisalid et le contrat a été respecté. Ils auraient pu réclamer des sommes encore plus importantes. Nous avons un contrat très strict, nous avons des performances à faire sur notre usine et ces performances n'ont pas été atteintes vu qu'il n'y avait pas d'ordures à traiter", a-t-il conclu.

À l’issue du vote, le montant de l'indemnisation et son paiement ont été adoptés par le conseil. Seuls les élus communistes ont, en toute logique, voté contre cette décision.

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