Réforme des retraites validée par le Conseil constitutionnel : "Ils ne sont pas respectables, on ne va pas les respecter"

Le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel des dispositions de la réforme des retraites ce vendredi 14 avril. Pas de quoi décourager les syndicats, qui appellent à poursuivre la mobilisation.

La tension aura été forte toute la journée, dans l'attente de la décision du Conseil constitutionnel. Et elle ne devrait pas s'atténuer dans les heures à venir. Les "Sages" ont annoncé ce vendredi 14 avril, à 18h, leur décision concernant le texte de la réforme des retraites.

Le Conseil a donc choisi de valider la grande majorité de la réforme, dont le report de l'âge de départ à 64 ans. Il a en revanche rejeté six dispositions, dont le fameux "index seniors", et a refusé la demande d'organiser un référendum. 

"La réforme, c'est la pointe de l'iceberg"

Une décision qui, pourtant, n'entache pas la motivation d'une partie des manifestants. "On pense qu'on, va continuer à lutter contre la réforme, mais plus globalement aussi, explique David Sempé, délégué départemental Sud-Solidaires dans le Loiret. La réforme, c'est la pointe de l'iceberg. On s'oppose à tout ce projet de société que veut le gouvernement Macron." Eric Gondy, secrétaire général Force ouvrière en Loir-et-Cher, appelle lui aussi "à continuer le combat, il est hors de question d'arrêter".  

Preuve de la détermination des opposants au texte : un rassemblement se tient depuis environ 18h, place de la République à Orléans. Avec l'objectif de partir en cortège, direction la préfecture.

Pourtant, les possibilités de ne pas voir la réforme des retraites entrer définitivement en application s'amenuise. Les syndicats pourraient encore demander au président de ne pas promulguer le texte. Un scénario peu probable : "Tenir le cap, c'est ma devise", a glissé le chef de l'Etat ce vendredi matin, en inspectant le chantier de Notre Dame de Paris. Selon l'Élysée, la promulgation devrait intervenir "dans les jours suivants".

Rendez-vous à l'Élysée

Emmanuel Macron a en tout cas proposé de recevoir les syndicats, et le patronat, mardi 18 avril à l'Élysée. Une invitation émise avant même la décision du Conseil constitutionnel.

Reste à savoir quelle stratégie de lutte sera utilisée dans le futur par l'intersyndicale. Jusqu'à maintenant, les journée de grève en "saute-mouton", espacées de plusieurs jours, n'ont pas fait reculé le gouvernement. "Je ne jugerai pas la stratégie décidée au national", esquive David Sempé. Le délégué départemental Sud 45 milite cependant pour "une généralisation de la grève à tous les secteurs, parce que quand le coût économique de la mobilisation sera plus important que le bénéfice supposé de la réforme, le gouvernement devra reculer". 

Le syndicaliste prophétise la transformation de la mobilisation en "guerre de tranchée sur le moyen terme". Avec une victoire finale des manifestants, espère-t-il : "On est plus nombreux, et on est plus déterminés. Le camp d'en face va plier à un moment.

Le feu aux poudres

Eric Gondy, de FO, estime lui aussi que "ça va dégoupiller, d'une manière ou d'une autre" :

Emmanuel Macron n'est pas un démocrate. Il est déconnecté de la réalité des travailleurs. Il y a une colère, et une perte de confiance envers le gouvernement, envers le président, envers les politiques et envers la justice. Les gens sont paisibles en France, depuis des décennies, mais avec le désespoir, il va y avoir des conséquences. Il n'est pas respectable, donc il ne sera pas respecté.

Eric Gondy, secrétaire général FO 41

Pour David Sempé aussi, "ça va mettre le feu aux poudres, je sens la colère des gens autour de moi, ce n'est ni du désarroi, ni de la résignation". L'intersyndicale prévoit de se réunir ce lundi 17 avril pour décider de la suite à donner à la mobilisation.

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