Témoignage. "Heureuse, mais la peur me hantait", Sylviane avait 13 ans lorsqu'Orléans a été libérée par les Américains

80 ans après sa libération, Orléans a commémoré l'arrivée des soldats américains, ce vendredi 16 août 2024. L'occasion pour Sylviane de se replonger dans ses conditions de ce jour très spécial. À l’époque, elle avait 13 ans.

Les sirènes retentissent, les voitures d'époque défilent. Hommes et femmes ont revêtu les costumes d'époque pour replonger Orléans 80 ans en arrière. En pleine libération, le 16 août 1944. 

Une adolescente au cœur de la libération 

Sylviane était déjà là "juste à côté, dans une cave abris, là-bas, c'était un garage avant". Cette nonagénaire avait 13 ans à l'époque, "j'étais très souvent au fond de la cave, parce que j'avais peur". Elle en a 93 aujourd'hui.  

Les bruits, les voitures, les habits, Sylviane reconnaît tout, "j'étais sur la route pour venir ici, et j'ai entendu les sirènes des voitures. Ça, ça m'a remuée, c'est bien resté dans ma tête". Ce retour dans le passé lui procure quelques émotions : "Je ne sais pas trop comment les décrire" affirme-t-elle dignement. Une chose est sûre, elle "éprouve de la reconnaissance pour tous ces gens qui ont entretenu tout ce matériel pour faire vivre l'Histoire". 

Honorer la mémoire des soldats 

Parmi eux, il y a le Major Philippe Pagnier, ancien officier de l'armée. "C'est un devoir de mémoire, le respect de nos anciens" détaille-t-il "on porte les uniformes en mémoire de ceux qui les ont réellement revêtus".

Sylviane, elle, les a vus arriver depuis sa cachette : "j'avais une amie de 20 ans qui était dehors. Elle a eu le droit aux chewing-gums, aux cigarettes" se souvient-elle en esquissant un sourire. 

C'est alors pour elle la fin d'années de peur "des bombardements, des sirènes". Enfin, pas tout à fait "j'étais heureuse à la libération, mais la peur nous a hantés longtemps. Aujourd'hui j'y repense encore, mais pour l'instant, je n'ai plus peur". 

Une vie après la peur de la guerre

Mais elle insiste, "ça n'était pas simple, la crainte est restée. Les Allemands n'étaient pas loin". Et puis "la vie a repris". 

Alors que les soldats américains, attendus comme les sauveurs, sont dans les rues, les religieux aussi sont à l'extérieur "les cloches sonnaient tout le temps, elles n'étaient pas électriques à l'époque" détaille Sylviane "les gens tiraient sur les cordes quoi". 

Le défilé bât son plein, et 48 chars et autres véhicules d'époques sont de retour. À quelques détails près "ils n'ont plus de poussière comme avant" note Sylviane, cheveux blancs vissés sur le crâne. Une célébration qu'elle n'aurait de toute façon pas ratée. 

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