Un séjour vacances pour adultes handicapés suspendu après des "évènements indésirables graves", dont une disparition

L'association loirétaine Cap Évasion a été mise en cause par la préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, dans un arrêté daté du 9 août. Les services de l'État ont mis fin au séjour, après plusieurs incidents. Notamment la disparition pendant près d'une journée d'un sexagénaire en situation de handicap mental.

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Le lundi 5 août, les gendarmes se démènent, aux alentours d'Annot, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Dans la nuit, la disparition inquiétante d'un sexagénaire est signalée dans un village de chalets de la commune. De nombreux moyens (dont un hélicoptère et une équipe cynophile) et une trentaine de personnels sont déployés. L'homme est finalement retrouvé 22h après sa disparition, sain et sauf.

Après le soulagement, vient le temps des interrogations. L'homme est en situation de handicap mental, et fait partie d'un groupe d'une centaine d'adultes handicapés venus passer trois semaines de vacances à Annot. Un séjour organisé par l'association loirétaine Cap Évasion, basée à Vennecy près d'Orléans.

Des lacunes "en matière de sécurité, santé, bien être et confort"

Comment le sexagénaire a pu échapper à la vigilance des encadrants du séjour ? La question trotte suffisamment dans la tête de la direction départementale de l'emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP) des Alpes-de-Haute-Provence pour qu'un contrôle soit réalisé dès le 7 août. 

Les conclusions du rapport d'inspection poussent la préfecture à décider, le 9 août par arrêté, de mettre fin au séjour à partir du 11 août, avec six jours d'avance. Les mots du préfet sont sans appel. Les services de l'État constatent de "nombreux évènements indésirables graves survenus cette dernière semaine et mettant en danger la santé et la sécurité des vacanciers, évènements dont la plupart n’ont pas été spontanément déclarés par l’association".

Le préfet considère ainsi que "les conditions d’accueil des vacanciers ne présentent pas les garanties attendues en matière de sécurité, santé, bien être et confort des personnes accueillies".

Pas de défaillance, selon l'association

Plusieurs témoins, interrogés par France Bleu Provence, dénoncent un manque d'encadrement. Selon un témoin, "trois adultes handicapés ont failli se noyer" à la piscine municipale d'Annot. Et un vacancier aurait fait un malaise, faute d'avoir reçu ses médicaments.

Contactée par France 3, l'association Cap Évasion explique ne pas vouloir "polémiquer", et affirme que "le droit aux vacances pour tous" est sa priorité. "Eux, ils étaient heureux là-bas, et ils ont vu leurs vacances écourtées..." Pour l'association, il n'y a pas eu de défaillance.

Auprès de France Bleu, la structure a dénoncé une méconnaissance du handicap de la part des hébergeurs et des habitants. Méconnaissance qui aurait entraîné une surréaction des autorités.

Selon le catalogue de l'association, le séjour à Annot devait durer trois semaines, et accueille 108 vacanciers, répartis en quatre groupes de 27. Chaque groupe doit être encadré par sept animateurs (dont un animateur sanitaire), soit un total de 28 animateurs.

Tous les vacanciers sont rentrés chez eux ces derniers jours.

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