VIDEO. "On a atteint la limite de la résilience" : l'interminable attente des habitants évacués rue de Bourgogne à Orléans

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La désolation des habitants du haut de la rue de Bourgogne. Depuis janvier 2022, les sinistres de plusieurs maisons ont entraîné des évacuations. Un an et demi plus tard, les travaux de démolition n'ont toujours pas débuté. ©K. Dalibot / S. Foucault / C. Girardeau | France télévisions

Les habitants évacués de leur logement rue de Bourgogne à Orléans désespèrent. Les échanges entre assurances des différents bâtiments menacés d'effondrement s'enlisent. La Ville a annoncé lundi mettre en demeure les assureurs pour accélérer le calendrier de démolition.

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Un an et demi d'attente. Et aucune sortie d'impasse. Le désespoir et la colère font maintenant partie du quotidien des riverains de la rue de Bourgogne, à Orléans. Depuis janvier 2022, la menace d'effondrement de deux maisons aux numéros 19 et 21, pouvant provoquer la chute d'une troisième au numéro 17, a entraîné des évacuations et l'établissement d'une zone de sécurité.

"Ça fait 17 mois qu'on a été évacués de chez nous, avec 45 minutes pour plier bagages" témoigne Hervé Théveniaut, un habitant qui, comme une cinquantaine de ses voisins de la rue, a dû quitter son logement.

Un an et demi sans être chez soi, c'est se sentir nomade, c'est vivoter, c'est se retrouver en difficulté parce qu'on est relogé dans un appartement deux ou trois fois plus petit qu'une maison dans laquelle on investit tout notre cœur, toute notre vie. C'est pas une vie, c'est pas une vie tout ça.

Hervé Théveniaut, habitant de la rue de Bourgogne

Pour assurer la sécurité du voisinage à la découverte du sinistre, la municipalité a engagé un arrêté de péril. Au-delà des immeubles présentant des dommages, cet arrêté élargit le périmètre et empêche un grand nombre de personnes d’accéder à leur habitation.

Le carrefour des rues de Bourgogne, rue au Loup et rue des quatre fils Aymon est interdit d'accès.

"On va continuer le château de cartes ?"

Devant les grillages et les panneaux "Danger", un petit groupe de voisins échange sur les dernières nouvelles. Le numéro 15 a récemment été évacué. Alors on s'interroge : "est-ce qu'ensuite ce sera le 13, le 11, le 9 jusqu'à la rue Solférino ? On va continuer le château de cartes ?"

Ils déplorent une situation bloquée... et une rue qui se meurt.

"Je comprends la colère", admet Jacky Minier, qui habite lui aussi un logement de la même rue. "Personnellement je ne suis pas évacué, mais je ressens la même chose, on est prisonnier, c'est une histoire qui n'a ni queue ni tête, et je ne parle pas des commerces qui sont en train de partir."

Faire bouger les choses

En début de semaine, la Ville d'Orléans a réuni les habitants des immeubles évacués et leur a annoncé la mise en demeure des assurances des bâtiments sinistrés.

Pour le conseiller municipal orléanais Olivier Geffroy (DVD), cette nouvelle étape a vocation à faire enfin bouger les choses.

Il y a de l’argent public qui a été investi pour assister ces personnes, assurer la sécurité, faire les travaux de voirie, tout ça, c’est de la responsabilité de la Mairie. C’est pour ça que nous ne comprenons pas que les parties privées ne prennent pas leurs responsabilités dans ce dossier. Il y a tout un quartier qui est bloqué, il faut que cela cesse, cette mise en demeure est là pour faire bouger les lignes.

Olivier Geffroy, Conseiller municipal délégué aux risques majeurs et à la gestion de crise

Contactées, seule une des assurances a répondu à nos sollicitations. Pacifica, filiale du groupe Crédit Agricole, indique avoir déjà indemnisé un propriétaire-occupant et sollicite aujourd’hui une expertise judiciaire sur l’opportunité de démolir les immeubles concernés.

Un an et demi après le début du sinistre, les différentes parties se renvoient la balle.

Une avancée timide mais saluée

S'ils se félicitent de la prise de position de la Ville, les habitants le disent : l'espoir de regagner leur logement dans les prochains mois est maigre et l'attente insupportable. "On a atteint la limite de la résilience, on aimerait juste rentrer chez nous" confie Hervé Théveniaut.

Pourtant il leur faudra encore de la patience : si elle s'amorce, la bataille judiciaire pourrait prendre plusieurs années.

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