Des milliers de personnes se sont retrouvées bloquées par la neige, le 4 janvier 1979 dans le nord du Loiret.
Nous sommes le 4 janvier 1979. Washington vient d'établir pour la première fois des relations diplomatiques avec la Chine, le Paris-Dakar a pris son premier départ, la révolution gronde en Iran, Valéry Giscard d'Estaing accueille Jimmy Carter à la Guadeloupe et Blondie, d'une manière ou d'une autre, va nous avoir.
La nuit la plus longue
Vers 17h, les premiers automobilistes rentrent chez eux, sans savoir que la plus longue nuit de leur vie va commencer. Alors que la nuit tombe, des rafales de vent extrêmes charriant des masses de neige balaie le nord et l'ouest de la France.
Deux mètres de neige tombent en quelques minutes sur le Pithiverais, où des milliers de voitures et plus de 200 poids-lourds sont bloqués sur les routes. Les premiers automobilistes seront secourus par les pompiers vers 4 heures du matin.
Sur la route d'Orléans, les naufragés de la neige trouvent refuge où ils peuvent par exemple chez des habitants de Chilleurs-aux-Bois, ou dans la salle des fêtes de la commune, où sont logées temporairement 150 personnes. Demain "j'espère qu'il n'y aura plus de neige, mais là elle tombe de plus en plus, je ne sais pas comment on va faire pour rentrer", se désole un témoin.
Solidarité et grands moyens
Au petit matin, les camions de pompiers laissent la place aux blindés de l'armée, AMX-30 de dépannage et AMX-13 VCI, chargés de déblayer et de désenclaver la région. À Pithiviers, coupée du monde, la solidarité s'organise, malgré les coupures d'électricité. Il faudra plus d'une semaine pour que la région retrouve une activité normale. Chargeuses pour déblayer les congères, déniveleuses, saleuses, dépanneuses : de gros moyens sont déployés.
Dans les jours qui suivent, les journaux évoquent cette tempête historique sous l'angle de la solidarité retrouvée entre les habitants. En de début d'année, malgré le cataclysme, on a réappris à se parler, s'entraider, offrir le gîte, et bien sûr s'amuser ensemble.