En argumentant que le département créera de nouvelles aires d'accueil d'ici deux ans, la préfecture demande à l'élu de rester en place. Il avait démissionné en août pour protester contre l'installation récurrente de gens du voyage sur des terrains communaux.
Le 6 août dernier, Daniel Chaufton, maire sans étiquette de Donnery, atteignait un point de rupture. Pour la quatrième fois depuis le mois de mai, le stade municipal Hermine Heuzé était envahi par les caravanes des gens du voyage qui, faute de structures adaptées à leurs besoins que le département n'a toujours pas créées, continuent de s'installer où ils peuvent.
"La veille du 6, le dimanche 5, je m'étais déjà rendu au stade pour vérifier qu'un premier groupe qui s'était installé précédemment partait comme convenu. Dans la soirée, on a mis des protections autour du stade avec un adjoint. Le lendemain je suis prévenu que 40 caravanes ont été vues en direction de Donnery. Le temps que j'arrive, plusieurs d'entre elles avaient déjà forcé le passage. J'ai mis ma voiture en travers. J'ai appelé les gendarmes qui sont arrivés rapidement mais la situation est vite devenue ingérable. C'était un jour de canicule, les caravanes restaient bloquées sur la route. On a dû céder. Face à ce type de situation, nous les maires, on est démunis."
C'est donc pour alerter les pouvoirs publics que Daniel Chaufton avait décidé de poser sa démission sur le bureau du préfet qui, après un mois de réflexion, ne l'a pas acceptée.
Trois nouvelles aires en 2020
Dans un courrier adressé à l'élu loirétain, le préfet Jean-Marc Falcone, est resté ferme sur la forme, mais compréhensif sur le fond. "L'envoi de votre démission a appelé l'attention sur la nécessité de mieux organiser l'accueil des gens du voyage." Il rappelle que d'ici 2020, le Loiret se mettra enfin en conformité avec une loi datant de l'an 2000 qui oblige les départements à disposer de grandes aires d'accueil. Le 4 mai 2018, l'arrêté préfectoral validant le choix de trois aires à Saint-Cyr-en-Val, Meung-sur-Loire et Nevoy a été adopté.
En attendant, les maires sont donc priés de patienter même si Daniel Chaufton a des doutes sur la disponibilité des trois aires à l'été 2020 : "Au moins, j'ai reçu des messages de solidarité des habitants de la commune et d'autres maires du Loiret. Je voulais surtout pousser un coup de gueule. Je pourrais de nouveau poser ma démission et le préfet serait obligé de l'accepter mais j'ai aussi envie de finir mon mandat car il y a des réalisations intéressantes en cours."
Entre autres réalisations, le maire envisage de mieux protéger l'accès au stade municipal. Ce qui ne va pas régler situation des gens du voyage qui n'auront encore que des solutions de fortune dans le Loiret jusqu'à la création des nouvelles aires.