Le projet d'une deuxième aire dite de grand passage à Toulouse a suscité ces dernières semaines la mobilisation de riverains d'Aussonne. Ce 11 décembre, les autorités ont annoncé une réunion visant notamment à rappeler les conditions du choix du terrain et "l'écoute des demandes de chaque riverain".
Après Bruguières, Aussonne. Le lieu d'implantation d'une seconde aire destinée à l'accueil des gens du voyage a été acté par l'achat d'une parcelle agricole, le 14 novembre 2024. Depuis, les riverains sont vent debout et ont organisé des manifestations pour dire non à ce projet. Réunis au sein d'associations et de collectifs, ils martèlent à l'envi qu'ils se battront et demandent que cette aire de grands passages se fasse ailleurs. Réponse de la préfecture et de Toulouse Métropole, via un communiqué daté de 11 décembre 2024 : une proposition de rencontre le 7 janvier prochain.
Le meilleur choix possible ?
"Depuis 2021, une quarantaine de sites a été expertisée à travers l'ensemble de la métropole, en appliquant un cahier des charges réglementairement très contraignant", peut-on lire dans ce communiqué. Le choix du terrain finalement retenu, selon les autorités, a été effectué "en s'attachant à limiter au maximum les nuisances pour les populations avoisinantes."
Il s'agit d'un terrain excentré, accessible sans aucune traversée du centre-ville. Les aires de grands passages de Toulouse sont destinées à accueillir 200 caravanes maximum. Un seuil fixé par la préfecture. L'accueil des groupes est donc encadré. "Il est à noter que ceux qui sont accueillis sur l'aire de Toulouse La Mounède sont en moyenne d'une centaine de véhicules." Et bien qu'ouverte cinq mois, de mai à septembre, l'aire a vu passer trois groupes par an en moyenne, pour une durée d'une quinzaine de jours. "Depuis 2021, aucun incident n'est à déplorer lors de ces accueils réglementés", rassurent les autorités.
L'un des arguments des opposants à cette nouvelle implantation à Aussonne, c'est l'artificialisation des sols et la crainte de voir quatre hectares de terres agricoles bitumées. Ce ne sera pas le cas, affirme le préfet de la Haute-Garonne. Et pour cause : "l'aménagement d'une aire de grand passage, selon les conditions posées par la loi n'entraîne pas d'imperméabilisation / artificialisation des sols. Elles sont par définition destinées à accueil temporaire."
Cadre réglementaire
La réunion du 7 janvier prochain sera l'occasion pour le préfet de rappeler la loi du 5 juillet 2000 qui fixe les obligations pour les collectivités en termes de création d'aires de grand passage et aires d'accueil des gens du voyage. Pour Toulouse Métropole, l'implantation de cette nouvelle aire est une obligation, inscrite dans un schéma départemental d'accueil des gens du voyage.
Ce schéma départemental vise "à établir la liberté d'aller et venir et l'aspiration des gens du voyage à pouvoir stationner dans des conditions décentes, tout en permettant des installations illicites, le plus souvent sources de nuisances et de troubles importants."
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Tous ces éléments seront rappelés aux riverains lors de la réunion du 7 janvier. lls pourront également poser leurs questions au préfet, au maire de Toulouse et président de la Métropole.