Début juin 2022, les habitants du domaine de Chamerolles, dans le Loiret, sont définitivement privés de courant en raison d’impayés. Aujourd’hui, pour faire face à la situation, certains trouvent des solutions, mais celles-ci restent précaires.
Ici, la vie semble s’être arrêtée depuis deux mois. Certains habitants du domaine de Chamerolles, situé à Chilleurs-aux-Bois dans le Loiret, ont pris la fuite précipitamment, laissant sur place leurs affaires. Si ces déserteurs sont débarrassés d’un mode de vie bancal, ceux qui ont choisi de rester doivent y faire face. Le point sur un quotidien sans lumière, eau chaude ou encore plaques électriques pour faire chauffer le repas.
Un groupe électrogène couteux
Le domaine comprend une centaine de chalets, dont seuls 70 étaient habités il y a deux mois. Entre temps, pour cause d'impayés accumulés sur plusieurs mois, le fournisseur a coupé l'électricité. Ludovic occupe toujours son logement, mais faute de courant, il est contraint d’utiliser un groupe électrogène très couteux. Par conséquent, il doit revoir ses habitudes : "On a dû prendre un frigo plus petit. Celui qu’on avait avant consommait trop par rapport au système qu’on a mis en place. Pour économiser l’énergie, on regarde aussi la télévision que certains soirs, le temps d’un film. Je n’utilise plus les plaques électriques. J’ai investi dans des plaques à gaz, pas le choix si on veut cuisiner", détaille-t-il.
Cette situation est pesante pour ce locataire, et risque de continuer. "J’ai fait un dossier pour des maisons, mais comme il n’y a rien pour l’instant je reste là, affirme-t-il. J’espère pouvoir partir d’ici assez rapidement, parce que avec les enfants ce n’est pas simple. Je serai tout seul, ça serait différent."
La solution des panneaux solaires
Quelques mètres plus loin, son voisin Billy s’en sort à moindre coût, mais avec une solution très contraignante. Il explique déplacer ses panneaux solaires tout au long de la journée "en fonction de la direction du soleil quand il y en a". "Ça me permet de recharger les batteries, pour avoir accès à l’électricité." Heureusement, Billy emménagera ailleurs courant septembre, non sans peine. "Aujourd’hui mon logement ne vaut plus rien, alors qu’après travaux il valait entre 70 et 80 000 euros. C’est difficile de se dire qu’on a passé 10 ans, qu’on a investi et qu’au final, on est jeté de chez nous", ajoute le propriétaire du bien.
En plus d’être confrontés à des conditions de vie difficiles, les 40 habitants vivant encore sur les lieux anticipent une possible coupure d’eau, en remplissant des bouteilles au fur et à mesure.