Le député MoDem du Loiret Richard Ramos souhaite réformer le système de taxe sur les carburants, face à l'inflation. Il souhaite le retour d'une taxe flottante, qui augmente quand le prix du baril est bas, et baisse lorsque le baril remonte.
La nouvelle croisade de Richard Ramos en solitaire. Le député MoDem du Loiret souhaite déposer, en vue du prochain projet de loi de finances, une série d'amendements. L'un pourrait avoir pour but la création d'une taxe flottante sur les carburants, affirmait ce lundi 18 septembre Le Figaro.
Selon cette idée, la taxe sur les carburants dépendrait des prix du baril. Si le baril augmente, la taxe baisse, et inversement, pour éviter une hausse des prix trop brusque à la pompe. Une telle taxe avait été mise en place par le gouvernement socialiste de Lionel Jospin au début des années 2000, avant d'être supprimée par Jean-Pierre Raffarin pour cause de pertes fiscales trop importantes pour l'État.
"Redonner aux consommateurs"
La proposition de Richard Ramos serait, "dans le principe, exactement la même chose", assure le député, joint par France 3. Avec un bémol : "À l'époque, le gouvernement ne s'était pas assez assuré que les distributeurs redonnaient bien cette part au consommateur."
La proposition du député part du constat que "l'État a engrangé plus de recettes avec sa taxe sur les carburants" pendant la période de hausse des prix. Il estime le surgain à 2 milliards d'euros. "Comment on pourrait le redonner aux consommateurs, notamment les plus pauvres, qu'on a virés des centres-villes, qui ont de vieilles voitures qui consomment beaucoup et qui doivent faire 40 kilomètres pour aller travailler ?"
Pour l'instant, son idée n'est qu'à l'état de proposition, y compris dans son parti. "On va en débattre au sein de mon groupe pour voir si on propose un amendement", assure-t-il.
"On commence à en avoir plein le dos de lui"
La proposition ne semble, en tout cas, pas faire l'unanimité dans son camp, loin de là. Dans Le Figaro, un cadre du MoDem assure : "On commence à en avoir plein le dos de lui". "Tu parles qu'on s'est enrichis", balance de son côté la députée Renaissance Maud Bregeon, qui met en avant les "27 milliards dépensés rien que sur le bouclier tarifaire".
Ce que Richard Ramos ne nie pas. "Je note simplement que l'État a engrangé de l'argent avec la taxe sur les produits pétroliers, je ne cherche pas la polémique, je note une évidence." Il défend par ailleurs son statut de "député libre" au sein d'un parti, le MoDem, où les voix auraient le loisir de ne pas toujours s'accorder. "François Bayrou le dit souvent : quand on finit par tous penser la même chose, on ne pense plus rien", ajoute le député du Loiret.
Richard Ramos pourrait en tout cas trouver des alliés de circonstance à gauche, à en croire les propos rapportés par Le Figaro de cadres de La France insoumise et du Parti socialiste. Sur X, anciennement Twitter, le député RN du Loiret, Thomas Ménagé, a de son côté appelé Richard Ramos à "voter l'amendement" de son parti, qui propose de réduire la TVA sur les carburants à 5,5% plutôt que 20%. Amendement déjà proposé sur le projet de loi de finances 2023.