Lien établi entre nitrites dans la charcuterie et cancer : "un moment historique", salue le député du Loiret Richard Ramos

L'Anses a dévoilé ce mardi 12 juillet un rapport confirmant un lien entre l'exposition aux nitrites présents dans les produits de charcuterie industrielle et le cancer colorectal. Richard Ramos (MoDem) espère le vote rapide d'une loi interdisant leur utilisation dans l'alimentation.

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Depuis quelques années, on entend périodiquement parler des nitrites, ces conservateurs utilisés notamment dans les produits de charcuterie industrielle. Leur atout majeur : protéger la viande des bactéries responsables de la salmonellose, de la listériose ou encore du botulisme.

Oui mais voilà : la littérature scientifique accusant les nitrites d'un effet cancérogène est de plus en plus fournie. Ce qui avait poussé le député MoDem du Loiret Richard Ramos à déposer une proposition de loi, dans le but d'interdire ces conservateurs purement et simplement. Le gouvernement, sans manifester un enthousiasme conséquent vis-à-vis du texte, avait assuré s'y intéresser, avant de préférer la prudence : légiférer, oui, mais seulement après un rapport de l'Anses, l'agence nationale de sécurité sanitaire.

Ce fameux rapport vient d'être publié ce mardi 12 juillet, et tire les conclusions communes de plusieurs rapports scientifiques sur les effets sanitaires des additifs nitrés. Pour l'agence, il n'y a aucun doute : il existe "une association entre le risque de cancer colorectal et l’exposition aux nitrites et/ou aux nitrates".

Limitation ou interdiction ?

Pour Richard Ramos, la reconnaissance de cette corrélation par l'Anses n'est pas spécialement une surprise, mais reste "un moment historique", se réjouit-il : "La question était de savoir si les nitrites sont dangereux, et l'Anses dit : oui." Pour le député, c'est l'aboutissement d'un "travail parlementaire de trois ans", lui qui avait rédigé un rapport sur le sujet, avec des conclusions similaires.

Seulement, si la loi est conforme aux recommandations de l'Anses, la France ne se dirige pas vers une interdiction des additifs nitrés, mais plutôt vers une diminution de leur usage dans les produits alimentaire, "aussi bas que raisonnablement possible". Dans un communiqué ce mardi, le ministère de la Santé assure que "le Gouvernement suivra les recommandations de l'Anses", et promet "un plan d'actions coordonnées" pour aboutir à "la réduction ou la suppression de l'utilisation des additifs nitrés dans tous les produits alimentaires où cela est possible sans impact sanitaire".  

Pour Richard Ramos, ce n'est pas suffisant. Dès le retour de son texte à l'Assemblée (après un passage prochain devant le Sénat), il prévoit une "bataille féroce" pour défendre l'interdiction pure et simple, et non juste une diminution. Un combat féroce, mais pour lequel il se dit optimiste : "Je pense que l'Assemblée ira vers l'interdiction, projette-t-il. J'espère pouvoir trouver une majorité, quand je vois certains députés de la Nupes favorables à une interdiction." Vers un travail commun avec la gauche ? "Tout à fait."

Santé publique en France

En attendant une évolution de la législation, l'Anses recommande de ne consommer que 150 grammes de charcuterie par semaine. "Une tranche de jambon, c'est 40 grammes, et on sait que les populations les plus pauvres mangent plus que ça", fustige le député du Loiret. Preuve, pour lui, de l'inégalité alimentaire qui règne dans le pays.

Reste que, si le combat contre les nitrites dans la charcuterie trouve un dénouement, il restera celui contre les nitrates... partout ailleurs. L'Anses note ainsi une forte présence de ces composants dans certains légumes feuillus, tels que les épinards, mais aussi... dans l'eau que nous buvons. Et là-aussi, l'agence établit un lien avec le cancer colorectal. "Il y a un problème de santé publique plus large que la charcuterie", concède Richard Ramos. Il assure "travailler sur le sujet" en ce moment, même s'il ne s'agit pas encore de son "sujet du jour".

Le ministère de la Santé promet une réunion avec les acteurs techniques des filières dès la fin du mois, avant un plan d'actions "issu de ces travaux" à l'automne. Il promet aussi "une action gouvernementale en faveur de la recherche" pour compléter la littérature scientifique.

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