Après un long suspens, le gouvernement s'est décidé à faire passer la réforme en utilisant l'article 49 alinéa 3 de la constitution, ce jeudi 16 mars. Les députés du Centre-Val de Loire d'opposition du Centre-Val de Loire ne cachent pas leur colère. Ceux de la majorité sont injoignables.
Ce sera sans vote de l'Assemblée. Après une matinée d'incertitude, le gouvernement d'Elisabeth Borne s'est finalement résolu à utiliser l'article 49 alinéa 3 de la constitution. Un choix annoncé sous les hués d'une partie des députés venus en nombre dans l'hémicycle. "C'est un moment incroyable ! Quel aveu de faiblesse, de déni de démocratie", s'indigne le député écologiste d'opposition de la 1ere circonscription d'Indre-et-Loire, Charles Fournier.
Le choix du 49.3 a été pris à la dernière minute par le président de la République, Emmanuel Macron, entouré de ses ministres. Faute d'avoir pu s'assurer d'obtenir une large majorité à l'Assemblée nationale, l'exécutif a donc engagé sa responsabilité. "On le vit comme un coup de force. C'est très violent comme situation", témoigne Charles Fournier.
Avis partagé pour le député Rassemblement nationale de la 4e circonscription du Loiret, Thomas ménagé, également porte-parole des députés RN à l'Assemblée : "C'est un échec très violent pour le gouvernement. Dans n'importe quelle autre démocratie, quand le parlement et le peuple ne veulent pas d'une réforme, on la retire".
Les deux élus d'opposition estiment tous deux qu'Elisabeth Borne doit démissionner. "Nous sommes aussi prêts à une dissolution de l'Assemblée nationale et à retourner devant les électeurs", ajoute Thomas Ménagé. Selon les derniers sondages, une telle dissolution pourrait profiter à son parti.
Le silence de la majorité présidentielle
Les députés de la majorité présidentielle du Centre ne se bousculent pas pour répondre à nos questions. Symbole, sans doute d'une gêne, alors que le gouvernement avait, à mainte reprise, assuré qu'il n'y aurait pas d'utilisation du 49-3.
Nous avons sollicité le député Modem de la 6e circonscription du Loiret, Richard Ramos, rare voix dissonante au sein de la majorité présidentielle au sujet des réformes des retraites. Il n'a pas répondu à nos sollicitations. Même silence pour les députés de la 2e et de la 5e circonscription du Loiret, Caroline Janvier et Anthony Brosse tout deux membre de Renaissance, le groupe d'Emmanuel Macron.